Les autorités de la transition, malgré l’embargo sur les armes en RCA, ont pu finalement mettre sur pied le premier Bataillon d’Intervention territoriale (BIT) constituée de 450 éléments des Forces armées centrafricaines (FACA) sélectionnés parmi tant d’autres sur des critères de mérite. Après quelques mois de la remise à nouveau, ces soldats vont être déployés sur les points stratégiques de Bangui pour sécuriser la capitale. La mise en œuvre de cette brigade d’intervention rapide, tant souhaitée par la population, est la suite logique du vœux émis par présidente de transition, Catherine Samba-Panza dès son accession au sommet de l’État.
Depuis la mise en déroute des FACA par l’ex coalition Seleka ayant conduit à l’éviction de François Bozizé du pouvoir en mars 2013, la RCA a subi un séisme sans précédent de son histoire. Son armée jugée de partisane et d’amateurisme par la communauté internationale ne croyant pas à son attitude républicaine et disciplinée, a connu une période difficile jamais enregistrée dans l’histoire de la nation. Avec l’avènement des Anti-balaka, l’armée reste sous le verrou d’une série de sanctions infligées par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Ces sanctions empêchant les FACA d’être sur le théâtre d’opérations laissent le terrain libre aux groupes armés qui ne connaissent que le language des armes comme mode de règlement à tout différent. Et cela a eu de répercussions
fâcheuses sur les populations soumises aux lois des Hors la loi qui écument tout le territoire national.
Dans son discours devant le Conseil national de Transition (CNT) en janvier 2014, la Cheffe d’État de la transition a émis le vœux de la création du premier Bataillon d’Intervention Territoriale (BIT) chargé de se déployer sur les points stratégiques de la capitale afin d’assurer la protection des institutions de transition et de populations. La mise en place de ce BIT n°1 a été le fruit d’un travail de fond de la ministre d’Etat à la Défense nationale avec le cours des experts militaires européens déployés à Bangui en vue de la reconstruction de l’armée centrafricaine profondément désorganisée.
« Dès ma prise de fonction, j’avais fait de l’opérationnalisation de nos forces de défense et sécurité notamment des FACA ma première priorité. La prise de service effectif des éléments du premier bataillon d’intervention territoriale répond parfaitement à ma volonté de constituer un bataillon d’intervention rapide pour la sécurisation de Bangui. J’en suis persuadée au retour opérationnel en toute transparence des FACA comme l’exigent depuis plusieurs mois nos compatriotes de Bangui et de l’arrière pays et plusieurs partenaires », a souligné Catherine Samba-Panza, Cheffe d’État de transition.
Il s’agit de la première unité des Forces armées centrafricaines préparées pour participer aux opérations
de sécurisation de la ville de Bangui et ses environs aux côtés des forces de sécurité intérieure qui patrouillent depuis plusieurs mois avec les forces internationales. La création de ce premier BIT constitue dans ce contexte la première étape d’un long processus de la réforme totale de l’armée nationale qu’exige la communauté internationale. Les 450 éléments FACA officiellement présentés, le 25 février 2015, devant les autorités de transition et des différentes délégations des institutions internationales au Palais présidentiel à Bangui, ont été soumis à une formation. Il s’agit de la remise à nouveau opérationnelle avec un rappel des notions de base du règlement de discipline générale au sein des armés. Une formation sur le droit humanitaire international leur ont été dispensée.
« La journée de la présentation officielle de premier BIT est la mise en route d’une première tranche de nos FACA rénovées qui vont prendre immédiatement leur fonction. Cela fait suite à un atelier de réflexion sur la vision des FACA pour une sortie de crise durable. Le diagnostic de notre armée a été fait par nos Officiers Généraux et les Sous-officiers en présence de la communauté internationale, la Sangaris, l’EUFOR, et la MINUSCA en vue de reformer une armée républicaine », a fait savoir Marie-Noëlle Koyara ministre d’État à la Défense nationale, dans un point de presse.
Lors de ce point de presse tenu, le 25 février 2015 à son ministère, Marie-Noëlle Koyara a souligné que le premier est déjà franchi. Le grand reste à faire avec les partenaires européens. D’ici peu des actions vigoureuses seront menées en vue de reconstruire, selon elle, une armée véritablement républicaine, professionnelle et disciplinée. Selon elle, ceux qui auront rempli le critère, vont intégrer l’armée nationale. Après les 450 soldats rénovés, 300 autres seront sélectionnés pour le renforcement de capacité afin de servir de gardes rapprochés des autorités de transition.
Bangui, Eric NGABA Pour CNC