Au moins 10 personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans le nord-ouest de la Centrafrique au cours d'une attaque menée par un groupe armé venu du Tchad, a indiqué une source au sein de la gendarmerie.
"Au moins dix personnes dont deux élèves, ont été tuées samedi dernier dans la région de Ngaoundaye (nord-ouest), au cours d'une attaque d'hommes armés venus du Tchad", a affirmé cette source de la gendarmerie locale, s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Ngaoundaye est située à quelques km seulement de la frontière tchadienne.
Selon cette source, "les assaillants ont investi un village à une trentaine de kilomètres de Ngaoundaye, puis ils se sont mis à interpeller les habitants".
"Ils ont regroupé un premier groupe de dix personnes et leur ont demandé de s'allonger sur la route avant d'ouvrir le feu sur elles. Ils ont poursuivi ceux qui tentaient de fuir en leur tirant dessus, blessant plusieurs autres personnes", a-t-elle ajouté.
De nombreux habitants ont fui ces violences pour se réfugier en brousse ou dans le centre de Ndaoundaye, selon cette source. Les motivations précises des assaillants ne sont pas connues.
Plusieurs villages dans le nord de la Centrafrique ont subi ces derniers temps des attaques similaires de bandes armées.
Des éléments des forces internationales se sont déployés dans ces régions pour sécuriser les populations.
Depuis le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par la coalition rebelle Séléka, qui a depuis abandonné le pouvoir sous la pression internationale, la Centrafrique a sombré dans une crise sécuritaire et politique sans précédent opposant milices principalement chrétiennes, les anti-balaka, aux rebelles Séléka, essentiellement musulmans.
Des milliers de musulmans assimilés aux Séléka et pourchassés par les milices chrétiennes, avaient été contraints de fuir dans le nord du pays ou dans les pays voisins.
La présence de trois forces internationales - française Sangaris, Eufor RCA (UE) et Minusca (ONU) - a permis de stabiliser la situation, sans réussir à pacifier l'ensemble du territoire et certains quartiers de Bangui.