Des centaines de personnes sont sans nouvelle de leurs proches en République centrafricaine suite au conflit et aux violences armées. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en collaboration avec les volontaires de la Société de la Croix-Rouge centrafricaine, poursuit ses efforts pour aider les membres des familles dispersées à rétablir le contact.
En quête d’un lieu sûr, forcées de se déplacer à l’intérieur du pays ou de chercher refuge dans un des pays voisins, de nombreuses familles sont dispersées. Des enfants et des adultes ainsi séparés des membres de leurs familles sont souvent sans nouvelle de leurs proches durant de longs mois. Cette incertitude est cause de souffrance, rendant le quotidien encore plus difficile.
La séparation brutale a des effets négatifs aussi bien pour la personne disparue que pour le reste de la famille. Plus le temps passe, et plus le désespoir et l’angoisse augmentent. Seules, sans la protection, l’assistance et la solidarité de la famille, les personnes séparées sont encore plus vulnérables, en particulier les enfants. « Cette problématique risque de perdurer en République centrafricaine à cause de la persistance du conflit et des violences armées », souligne Ahmed Berrad, responsable des activités protection du CICR en République centrafricaine.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en collaboration avec les volontaires de la Société de la Croix-Rouge centrafricaine, apporte une aide à ces personnes afin de soulager leur souffrance. Il s’emploie à élucider le sort des personnes portées disparues et si possible, à rétablir les liens familiaux.
« Dans la plupart des cas, le fait d’avoir des nouvelles de leurs proches procure un grand soulagement psychologique aux familles et redonne espoir aux personnes séparées. Nous nous efforçons, avec leur accord, à ce que les enfants soient réunis avec des membres adultes de leurs familles », explique M. Berrad.
Au cours de l’année 2014, le CICR et la Société de la Croix-Rouge centrafricaine ont enregistré plus de 561 personnes séparées. Les recherches menées en République centrafricaine et à l’étranger ont permis au CICR de réunir 108 enfants et trois adultes vulnérables avec leurs familles, et le sort de 38 personnes portées disparues a été élucidé. Des familles séparées par le conflit ont pu également maintenir le lien grâce à l’échange de plus de 650 messages Croix-Rouge et à 172 appels téléphoniques facilités par le CICR.
Dans un conflit ayant mené les populations à parfois trouver refuge au-delà des frontières de la République centrafricaine, le CICR, de par sa présence dans les pays limitrophes, assure une réponse régionale à cette problématique. Dans les camps de réfugiés de la Likouala, aux confins du nord du Congo, et dans ceux de Moundou, dans le sud tchadien, le CICR et les Sociétés nationales sur place poursuivent inlassablement leurs efforts pour retrouver les êtres chers séparés par la violence. En République démocratique du Congo, en 2014, le CICR a localisé et enregistré 113 enfants non accompagnés centrafricains, et deux enfants sortis de groupes armés, dont l’un a été rapatrié en République centrafricaine. Des enfants centrafricains, ayant fui leur pays en raison du conflit, ont également été enregistrés au Tchad (16), au Cameroun (5) et au Congo Brazzaville (4) et réunifiés avec leurs familles respectives.
En République centrafricaine, entre le 25 janvier et le 28 février 2015, en collaboration avec la Croix rouge centrafricaine, le CICR a :
- réalisé plus de 150 interventions chirurgicales à l’hôpital communautaire de Bangui et orienté plus de 20 patients depuis l’hôpital préfectoral de Kaga Bandoro ;
- assuré plus de 500 consultations d’urgence à l’hôpital communautaire de Bangui et plus de 3 000 consultations à l’hôpital préfectoral de Kaga Bandoro ;
- assuré près de 700 consultations et plus de 140 soins prénatals au centre de santé de Dissikou ;
- assuré 890 consultations et traité 758 patients pour paludisme à Obo et Birao ;
- évacué 38 personnes blessées vers l’hôpital préfectoral de Kaga Bandoro ;
- distribué des vivres à quelque 11 000 personnes déplacées à Bangui ;
- distribué des vivres à plus de 3 000 personnes déplacées sur l’axe Bambari-Ippy ;
- distribué des vivres à quelque 120 familles ayant des enfants malnutris traités à l’hôpital de Kaga Bandoro ;
- continué de fournir 220 000 litres en moyenne d’eau potable par jour aux personnes déplacées sur le site de l’aéroport de Bangui ;
- garanti l’approvisionnement en eau potable de la population de Ndélé avec 250 000 litres d’eau par semaine, via le réseau de la SODECA et 4 000 litres d’eau par jour à l’hôpital de Ndélé ;
- distribué 250 000 litres d’eau potable par jour aux personnes déplacées de la ville de Kaga Bandoro ;
- fourni chaque semaine entre 375 000 et 490 000 litres d’eau potable aux personnes déplacées à Bambari ;
- fourni chaque semaine 20 000 litres d’eau potable à l’hôpital régional de Bambari ;
- organisé des séances de sensibilisation au droit international humanitaire à l’attention de 470 militaires des forces armées centrafricaines et quelque 150 combattants des groupes armés ;
- sensibilisé près de 300 représentants des associations et groupements de jeunes et de femmes des arrondissements de Bangui à la mission et aux activités de la Croix-Rouge.
Par, ailleurs, au cours de la même période, les délégués du CICR ont visité 76 personnes privées de liberté.