La transition dirigée par Catherine Samba-Panza est censée se terminer d’ici aout 2015 avec la prestation de serment du nouveau chef d’Etat élu par les Centrafricains. Mais, les élections prévues avant ce mois d’aout ne semblent pas tenables.
Le calendrier qui fixe les élections centrafricaines entre juin et juillet 2015 est-il tenable ? C’est la question qui alimente aujourd’hui les débats politiques au niveau national. Même les plus optimistes, répondent à l’heure actuelle par la négation. Beaucoup ne croient plus au respect du calendrier voulu par la communauté internationale. « Si nous voulons des élections réussies et apaisées, il ne faut plus compter qu’elles seront organisées d’ici juillet. Mais si nous voulons des élections problèmes, allons y » a confié un leader religieux qui note que « la République Centrafricaine n’a plus besoin de tâtonner des élections parce qu’en grande partie, la crise découle des élections mal organisées ».
Il faut dire qu’il est difficile à accepter le respect de ce calendrier même si une partie de la communauté pense toujours que c’est possible. Le véritable problème est que l’Autorité Nationale est loin d’avoir les moyens nécessaires pour organiser ces élections là. Lors d’une de ses sorties médiatiques, le président de l’Autorité Nationale des Elections (ANE) indiquait que seulement 5% du budget étaient disponible. Ce n’est pas avec ce pourcentage que nous allons faire des élections apaisées censées doter la République Centrafricaine d’un pouvoir reconnu par tous.
Pour le moment, ce n’est que des promesses de financement qui inondent l’Autorité Nationale des Elections. A propos, un cadre de cette institution a confié à Centrafrique Libre que « ce n’est pas avec les promesses que les élections peuvent être organisées. Alors que voulez vous que l’Autorité Nationale des Elections fassent ? Nous, nous avons le plan de la tenue des élections mais sans les moyens, on ne peut rien faire avec les plans que nous avons ».
Il est clair que les nuages qui pèsent sur les élections en République Centrafricaine deviennent de plus en plus épais à cause du manque de moyen. A trois mois de ces échéances, l’Autorité Nationale des Elections n’a pas encore réussi à avoir des démembrements dans toutes les provinces du pays.
Selon nos informations, les membres des démembrements de l’Autorité Nationale des Elections dans les villes de provinces, n’ont pas encore prêté serment. Le recensement électoral n’est pas fait. Tout ceci montre que les élections en République Centrafricaine ne sont pas pour demain ni après demain. Comme l’a affirmé un ancien membre de la commission électorale mixte, « la République Centrafricaine n’est pas un village pour que par un coup de bâton magique et en tournant les puces, on puisse tenir des élections comme on le ferait pour les chefs de groupes ou de quartier ».
Au micro de nos confrères du RJDH, l’ancien ministre d’Etat Christophe Gazam Béti dénonçait à propos, le diktat de la communauté internationale. Pour lui, « il est impossible de tenir les élections dans trois mois ».
A l’état actuel des choses, les élections ne sont pas envisageables d’ici trois mois même si les moyens sont donnés aujourd’hui à l’Autorité Nationale des Elections. Toutes les opérations qui restent à faire exigent plus de temps que ce qui reste à l’heure actuelle.
Diane LIGANGUE