Les éléments de l’Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie de Jean Jacques Démafouth sont toujours en route pour la capitale centrafricaine. Selon nos informations, le groupe ne fait que s’agrandir au fur et à mesure qu’il s’approche de Bangui. Aux dernières nouvelles, les marcheurs ont été bloqués par une mission à l’entrée de Bossembélé.
« Mouvement de destin et de révolution », c’est le nom que les éléments de l’APRD qui veulent atteindre Bangui afin d’exprimer leur ras le bol aux autorités centrales, ont donné à leur initiative. Ces mots sont lisibles sur une banderole derrière laquelle le groupe marche.
Après avoir passé la nuit du mercredi au jeudi dans la ville de Yaloké, ils ont été stoppés dans leur progression à l’entrée de la ville de Bossembélé par une mission en provenance de Bangui. Selon les informations de Centrafrique Libre, c’est le ministère de la défense nationale qui a dépêché cette mission pour non seulement bloquer le mouvement mais les auditionner.
D’après nos sources, l’équipe qui a quitté Bozoum s’est fortement agrandie. Elle a été rejointe par plusieurs autres jeunes dont l’essentiel vient des rangs des Antibalaka et du mouvement rebelle dénommé Révolution Justice présent dans l’Ouham et Ouham Pendé. Aux dernières informations, les jeunes venant de ce mouvement auraient dominé les initiateurs par leur nombre de plus en plus écrasant. « Beaucoup de nos jeunes ont quitté le maquis pour rejoindre ceux qui ont décidé d’aller à Bangui pour manifester leur mécontentement par rapport à la crise. Ils sont nombreux à partir mais ce n’est pas nous qui les avons envoyés » a confié un des responsables du mouvement Révolution Justice contacté par la rédaction.
De sources bien informées, le pouvoir de Bangui a mobilisé les moyens et les forces afin que ce mouvement populaire, constitué de jeunes anciens rebelles n’atteigne la ville de Bangui. Les autorités locales des villes de Yaloké, Bossembélé et Boali ont reçu des instructions fermes pour bloquer le mouvement d’une manière ou d’une autre. C’est en coordination que les sous préfets et les responsables municipaux de ces villes agissent pour exécuter les ordres reçus. « Il nous est demandé d’entrer en négociation par tous les moyens avec ce groupe qui veut entrer à Bangui. C’est ce que nous sommes en train de faire » a confié une autorité de Bossembélé. Le sous préfet de Boali a rejoint l’équipe dépêchée par les autorités de Bangui.
La mission partie de Bangui a réussi pour le moment à arrêter la marche juste à l’entrée de la ville de Bossembelé où se trouvent déjà d’autres jeunes qui attendent les autres pour s’ébranler sur Bangui. De sources bien informées, les émissaires du pouvoir de Bangui sont censés créer une ambiance de dialogue avec les marcheurs. « Ils sont chargés de les écouter, de prendre leurs revendications afin de permettre aux autorités de prendre les mesures nécessaires » a expliqué une source proche de la primature.
Le pouvoir de Bangui crainT que des opportunistes profitent de l’entrée de cette masse dans la ville de Bangui pour créer de nouvelle tension. « Il n’est pas possible que des gens inconnus puissent décider d’entrer dans la capitale sans informer qui que ce soit » a expliqué un cadre à la présidence de la République. Contacté, le porte parole de la présidence n’a pas souhaité faire de déclaration sur cette affaire. Le professeur Anicet Guiyama a déclaré « nous sommes informé de ce mouvement mais pour le moment, nous faisons encore des recoupements possibles avant de dire quoi que ce soit ».
Notons que les initiateurs de cette marche sur Bangui sont essentiellement d’anciens rebelles de l’APRD. Au fur et à mesure qu’ils s’approchent de Bangui, ils font monter la pression sur le pouvoir de Bangui qui n’a pas encore oublié les évènements des 28 et 29 mai qui ont failli l’emporter.
Diane LINGANGUE