Aujourd’hui notre Communauté traverse une tragédie hors du commun. Le pire est que la vérité sur
la situation que nous vivons est toujours masquée à l’opinion internationale. C’est très dur de vivre
une telle situation dans l’indifférence de tous.
Personnellement je trouve incohérent qu’on se dit vouloir lutter contre l’impunité et on ignore les
victimes civiles pour ne pas a gâcher leurs bourreaux. Depuis que la Communauté musulmane
Centrafricaine est expulsée de la Centrafrique, la jeunesse musulmane est devenue désorientée sans
aucun avenir.
- Les parents ont perdu leurs biens par conséquence ils ne sont pas capables à subvenir aux
besoins de base de leurs enfants ;
– Les enfants sont restés sans éducations, et sans activités,
– Les jeunes chôment dans les pays de leurs asiles avec un traumatisme avancé à cause des
évènements qu’ils ont vécu.
- Les étudiants qui étaient à l’étranger sous le financement de leurs parents avant la crise se
sont retrouvé leur source de financement gelée après l’expulsion de leurs parents ;
– Aujourd’hui pour un étudiant musulman Centrafricain la chance d’obtenir un document
administratif à Bangui est très faible cela est dû au manque d’accès de la dite communauté
aux institutions administratives nationales.
Au sein de notre communauté des étudiants peuhles crée depuis 2013, tous les jours sur nos
réseaux sociaux nous recevons les messages des jeunes qui racontent leurs situations et nous
affichent clairement leurs désespoirs. Au fond de ces messages le traumatisme et la perte du repère
se lisent clairement. Nous n’avons pas l’accès à l’administration de Bangui pour les examens de
baccalauréat, ni pour la bourse d’études.
Nous avons reçu des nombreux cas des étudiants qui sont
admis au baccalauréat depuis 2013 et n’ont pas pu retirer leurs attestations de succès pour leurs
permettre de s’inscrire dans les universités.
D’autres sont bloqués à l’étranger à cause de leurs
passeports expirés et ne peuvent pas aller à Bangui pour se procurer du nouveau passeport
biométrique. Imaginez le sentiment de ces étudiants qui ont été envoyé à l’étranger par une bourse
de coopération et après la crise ils voient leurs collègues avec qui ils étaient venus dans la même
promotion obtenir des bourses nationales et pour eux tous simplement leurs noms ont été effacé de
la liste ou bien leurs dossiers ont été mises à l’écart.
A ce jour on compte plusieurs étudiants à l’étranger sans aucune possibilité de continuer leurs études. D’autres ont terminé leurs contrats de bourses de coopération avec le Maroc, l’Algérie, ou la Turquie, mais n’ont nulle part où aller car ils ne peuvent pas retourner en Centrafrique, ni rejoindre leurs parents dans les camps de réfugiés au Cameroun ou au Tchad et moins encore envisagé de progresser continuer leurs études à l’étranger par le manque de moyens.
Vu tous ces problèmes qu’affronte cette jeunesse victime, nous estimons
que le gouvernement de Transition Centrafricaine ne se soucie pas de notre situation. Et vu le
contexte de la crise, il est extrêmement dangereux d’ignorer ces genres de situations si on veut
chercher a paix. Ne rien faire alimentera la théorie de la replie identitaire dans la tête de nos jeunes.
Le gouvernement doit intervenir et rassembler tous les fils de ce pays en rassurant à chacun sa place
dans notre mère patrie.
Imaginez ces adolescents expulsés sous une telle violence dans les contextes de la guerre
interconfessionnelle, laissés à l’abandon dans une région où pullulent toutes sortes des groupesarmés.
Que sera leur avenir? Les laisser sans rien faire ne serait-il pas synonyme de les exposer à la
merci des bandes armés ? Qu’attend le gouvernement de transition pour afficher clairement son
soutien à cette partie de la population Centrafricaine qui aujourd’hui se sent totalement abandonnée
par son pays ? Ces sont tous ces constats qui nous ont poussé à créé notre communauté des
étudiants peuhls Centrafricains (CEPCA) dans un but socio-éducatif non lucratif afin d’encadrer ces
jeunesses par des ambitieux programmes d’éducation qui nous permettront de : · Montrer à ces jeunes que notre pays reste toujours le notre, le drame que nous venons de vivre est un cas regrettable causé par l’irresponsabilité de quelques uns.
· Leurs prouver que cette situation n’a rien à avoir les vœux des Centrafricains qui souhaitent
toujours une Centrafrique unie, laïque, et multiculturelle et prospère;
· Et leurs afficher le soutien de la république en vers leurs souffrances.
· Leurs redonner une confiance à eux même pour leurs permettre de surmonter cette
tragédie.
Cela limitera les dérives et la délinquance après la crise qui a laissé plusieurs orphelins et enfants
sans soutiens, sans accès à l’éducation. Malheureusement notre communauté peine à mettre sur
pied ses projets par le manque de soutien de notre gouvernement pour nous donner la crédibilité
nécessaire à notre activité. Malgré les encouragements reçus de la part de nombreuses personnalités
politiques Centrafricaines, nous sommes toujours handicapés par le manque d’accès sur Bangui pour
lancer nos projets.
Nous prions le gouvernement de transition d’utiliser le peu de moyens mis à sa disposition au
service de tous. Nous les appelons au plus d’ouverture envers les victimes civiles musulmanes qui
vivent une vie indescriptible cachée loin de toutes les caméras. Et nous interpellons ceux qui sont
ingérés dans le gouvernement de transition pour représenter les communautés de réagir
convenablement à leurs missions.
Ce rejet que vivent nos concitoyens expulsés montre clairement
que s’il existe des représentants de toutes les communautés dans ce gouvernement de Transition,
alors, ces derniers ont failli à leur mission. Ils sont restés très loin de leurs missions pendant cette
période clé pour l’avenir de notre pays. Donc nous leurs invitons à se réactiver pour être proche des
victimes civiles. Cette communauté est exposée à tous les maux et dangers : La situation des femmes
et jeunes filles est devenues désastreuse. Les jeunes abandonnés au merci de la nature ; Les parents
exaspérés, ont perdu tous leurs biens. Les rares des éleveurs qui ont pu sauver quelques uns des
leurs bêtes, assistent à leurs mort dans leurs lieux d’exilé par le manque de pâturage ou par la
propagation des maladies contagieuses. Les étudiants et les expatriés reçoivent en chaine les
nouvelles des morts de leurs proches par les assassinats et après par la malnutrition ou le manque de
soin de santé (ils surmontent les mauvaises nouvelles les une après les autres).
Je crois que le minimum que le Gouvernement de transition doit faire pour assister cette population
est avant tous de :
- Démasquer sans tabou tous les crimes commis sur la population civile sans distinction et
démasquer les auteurs de ces crimes. La Gouvernement de transition doit arrêter d’ignorer
ces victimes qu’ils soient musulmanes, peuhles, pygmées, comme toutes les autres
centrafricains dont l’état centrafricain porte la responsabilité de leurs sécurité.
- Il donne le droit à vivre en sécurité aux musulmans peuhls retenus dans les enclaves dans
l’arrière pays à Yaloké, Gain, Berbérati etc.Tendre la main aux associations des jeunes musulmans qui veulent œuvrer pour la
réconciliation et la reconstruction de la Centrafrique.
– Utiliser cette jeunesse hyperactive au service de la réconciliation nationale (Il faut noter que
sur les réseaux sociaux la jeunesse centrafricaine se communique et partage les mêmes
préoccupations sans distinction de la religion). Donc les autorités doivent concrétiser cette
collaboration sur le terrain.
- Donner la parole aux peuhls dans les discussions de la reconstruction nationale afin de nous
donner l’opportunité de proposer les solutions pour une protection durable de cette
communauté minoritaire qui est vulnérable à toutes sortes des violences (contre les milices
armés et les voleurs des bétails ‘’zarguina’’) ;
– Intégrer toutes les communautés dans les programmes de relogement des victimes civiles.
Pour nous les efforts du gouvernement de Transition doivent affichés un soutien et une intégration
de ces communautés dans le programme du dialogue et de la réconciliation, car on ne peut pas
ignorer la population victime et parler du dialogue et la réconciliation. Nous lançons un appel
solennel à tous les Centrafricains d’œuvrer dans la justice et l’égalité pour tous afin de mettre un
terme à ces différences qui causent nos malheurs. Nous encourageons les échanges et les discussions
fraternelles que nous observons ces derniers moments sur les réseaux sociaux entre les jeunes
Centrafricains qui tentent à oublier leurs étiquettes religieuses. Nous devons se lever faire face aux
dangers qui guettent nos cadets. Nous devons être capable à sentir la souffrance des autres avant de
plaindre les notre au près des autres. Chers centrafricains, affichons notre opposition à toutes formes
des politiques d’exclusion. Sachons que celui qui n’est pas capable à protéger les minorités ne sera
jamais à mesure de satisfaire la majorité. Donc ensemble interpellons nos décideurs à nous guider
vers une société plus intégrée et plus juste.