Les accords instituant le fonds baptisé Bêkou ("espoir" en langue Sango) seront signés le 15 juillet. Il sera doté d’un capital initial de 64 millions d’euros
L’Union européenne va lancer son premier fonds fiduciaire pour contribuer à la stabilisation et à la reconstruction de la Centrafrique, a annoncé lundi la Commission. L’accord doit être officiellement signé mardi, en marge d’une réunion des ministres européens chargés du Développement à Florence (Italie), par les premiers donateurs (Commission européenne, France, Allemagne et Pays-Bas).
Le fonds baptisé Bêkou ("espoir" en langue Sango), sera doté d’un montant initial de 64 millions d’euros (41 millions de l’UE, 5 millions versés par la France et 5 par l’Allemagne en 2014, autant envisagés par les deux pays pour 2015, 3 millions des Pays-Bas). La Commission rappelle qu’elle a déjà versé 84,5 millions d’euros d’aide humanitaire pour la RCA depuis décembre 2012.
Ce fonds fiduciaire multi-bailleurs ("trust fund") "contribuera à la reconstruction du pays, notamment en restaurant les administrations nationales et locales, en rétablissant les activités économiques et les services essentiels (électricité, transports, santé et éducation)", a indiqué la Commission.
"Ses activités viseront aussi à permettre aux pays voisins de surmonter les conséquences de la crise frappant la République centrafricaine", qui a provoqué l’afflux de dizaines de milliers de réfugiés dans les zones frontalières au Cameroun, au Tchad, en RDC et au Congo.
"L’importance de la crise politique et sécuritaire en RCA, les conditions difficiles d’équipement, de délivrance des services de base et de fonctionnement de l’administration nécessitent qu’une aide internationale structurée et adaptée aux situations de fragilité puisse s’organiser rapidement et efficacement", selon la Commission.
Le fonds doit permettre de "mobiliser différentes sources de financement de l’UE et recueillir des contributions des Etats membres ainsi que de donateurs de pays tiers". Une conférence des donateurs est prévue d’ici la fin de l’année. Nouvel outil dans la palette européenne, il a été conçu pour intervenir dans des contextes de crise où la faiblesse des administrations et la multiplication des bailleurs entraînent une désorganisation de l’action de la communauté internationale, explique la Commission. Il permet de mettre en place une "véritable mutualisation, tant des ressources que de l’expertise et des capacités de mise en œuvre".
Sur le plan militaire, l’UE a déployé une force militaire en Centrafrique. Eufor-RCA assure depuis fin avril la protection de l’aéroport de Bangui, et est déployée depuis la mi-juin dans deux arrondissements de la capitale.