Près de 200 étudiants centrafricains de l'université de Bangui qui manifestaient lundi devant la présidence pour la reprise des cours, ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène par la police de la force africaine Misca, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les tirs de grenades de gaz lacrymogène ont provoqué deux à trois pertes de connaissance parmi les étudiants, qui ont été transportés d'urgence par la Misca à l'hôpital, a constaté l'AFP.
"Nous avons organisé cette marche pacifique pour revendiquer nos droits à l'éducation. Depuis que les enseignants du supérieur sont en grève, l'université est paralysée, les cours sont suspendus et cela perdure. Mais les éléments de la police nous ont violemment repoussés. Certains d'entre nous se sont évanouis et ont été conduits à l'hôpital", a déploré Cyprien Yabada de l'association nationale des étudiants Centrafricains (ANECA)
La manifestation des étudiants, chantant, criant et sifflant, était partie de l'Université de Bangui en direction du palais de la Renaissance, siège de la présidence centrafricaine pour remettre un memorandum à la présidente de transition Catherine Samba Panza, avant d'être dispersée par la police de la Misca. En l'absence de forces régulières, anéanties depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par la rébellion Séléka et les violences qui n'ont cessé depuis, ce sont les éléments de la Misca qui assurent la sécurité de la présidence.
"Nous avons fait preuve de civisme en organisant une marche pacifique. Mais nous n'avons pas été compris. Cette manière de régler les problèmes auxquels sont confrontés les étudiants pourrait entraîner une radicalisation du mouvement si le gouvernement n'y prend garde", a menacé un étudiant, Mexant Yoli.
L'université de Bangui, qui a rouvert peu à peu à partir de février 2014, est paralysée depuis un mois par une grève des enseignants du supérieur, qui exigent du gouvernement le paiement d'arriérés de salaires de l'année universitaire 2011-2012, antérieure à la chute de l'ex-président François Bozizé en mars 2013.
En revanche, le concours d'entrée en sixième présenté par quelques 3.000 candidats s'est déroulé comme prévu ce lundi à Bangui, selon la radio nationale.
L'actuel gouvernement de transition, dont le pays compte parmi les plus miséreux au monde et est plongé dans un chaos sans précédent en raison de la poursuite des violences entre groupes armés et d'attaques contre les civils, malgré la présence des forces internationales, connait d'énormes problèmes de trésorerie pour payer les salaires de ses fonctionnaires.