La nuit du lundi 11 au mardi 12 a été marquée par des tirs à l’arme lourde et légère. Ces tirs venaient du quartier Kidjigra, fief de la milice Antibalaka. Selon des sources bien informées, il s’agissait de l’attaque de la position des Antibalaka par les éléments de la force Sangaris. Cette attaque a été dénoncée non seulement par les Antibalaka mais aussi par l’Etat-major de la Séléka qui pense que la force française est en train de se jouer du peuple centrafricain. La force Sangaris a attaqué les Antibalaka dans la nuit du lundi au mardi. L’information a été livrée par plusieurs sources concordantes parmi lesquelles, des hauts responsables de l’Etat-major de la Séléka et plusieurs leaders des Antibalaka de cette ville. Selon les informations en notre possession, les raisons de cette attaque sont liées à l’opposition affichée par les leaders des Antibalaka de voir les officiers de la Sangaris assister à une réunion entre les deux mouvements.
« Ils nous ont attaqués parce que nous avons refusé de les accepter à une réunion que nous avions eu dans la journée du lundi avec nos frères Antibalaka en vue de créer les conditions du revivre ensemble dans la ville de Bambari. Les cadres de la force Sangaris n’avaient pas accepté notre opposition, c’est comme cela que dans la nuit, ils sont venus attaquer notre position » a expliqué un des leaders qui a pris part à la rencontre entre les ex-Séléka et les Antibalaka dans la journée du lundi dernier.
Le général Joseph Zoundeko a dénoncé cette attaque qui selon lui entre dans le jeu funeste de l’armée française opérant dans la ville de Bambari. « J’ai été surpris d’entendre des coups de feu cette nuit après la rencontre fructueuse que nous avons eue avec nos frères Antibalaka qui se sont faits attaqués par les éléments de la Sangaris. Je dois vous dire dans la journée avec nos frères Antiabalaka, nous avons refusé de recevoir les cadres de la Sangaris lors d’une rencontre. Ils n’ont pas digéré cela, c’est pourquoi ils se sont attaqués aux Antibalaka. Je dénonce ce comportement qui vise à remettre en cause tous les efforts de paix que nous sommes en train de déployer pour que la ville de Bambari puisse retrouver le chemin de la paix et de la cohésion sociale » a déclaré le chef d’Etat-major de la coalition Séléka. Cette information a été confirmée par plusieurs sources indépendantes contactées dans la ville de Bambari par Centrafrique Libre. Un officier de la Sangaris, a expliqué que les soldats de la force française en patrouille n’ont fait que répondre à une attaque qu’ils ont essuyée dans le quartier en question. Pour lui, la Sangaris n’a pas d’intérêt à saper les efforts de paix dans la ville « c’est pour la paix que nous sommes là, il n’est pas question de s’opposer à cela aujourd’hui » a-t-il noté.
Selon les informations recoupées par Centrafrique Libre, l’attaque de la position des Antibalaka par les éléments de la Sangaris a fait quatre morts du coté des civils, plusieurs blessés dont hit Antibalaka et deux maisons d’habitation incendiées. Les pneus de quelques véhicules militaires de la force Sangaris ont été troués par balles à l’issue de ces combats qui ont inquiété la population du quartier Kidjigra à Bambari. L’attaque de la position des Antiabalaka par la force Sangaris à Bambari intervient une semaine après les combats qui ont opposé les éléments de cette force et les éléments de la Séléka dans la ville de Batangafo.
Diane LINGANGUE