Les otages enlevés dans la nuit de jeudi à vendredi à l’Est-Cameroun ont été «conduits en territoire centrafricain», d'après le gouvernement
Les otages camerounais enlevés dans la nuit de jeudi à vendredi à l’Est-Cameroun ont été «conduits en territoire centrafricain», a appris l’agence Anadolu samedi de source officielle.
«Les forces de maintien de l’ordre ont été dépêchées sur le terrain sous la supervision du commandant de légion de gendarmerie», a indiqué Issa Tchiroma, le ministre camerounais de la Communication, et porte-parole du Gouvernement, dans un communiqué de presse.
Parmi ces 16 otages camerounais enlevés dans le village Gbabio près de Garoua-Boulaï non loin de la frontière avec la République centrafricaine, se trouvent un maire et quatre chefs traditionnels. On y dénombre également quatre femmes.
Les otages revenaient du deuil d'un proche du sous-préfet de Lagdo, une ville située dans le Nord du Cameroun.
Une personne avait immédiatement été relâchée par les ravisseurs «Il s'agit d'un vieux qui était fatigué et qui ralentissait la fuite des ravisseurs", avait expliqué Lawrence Djiyem, le sous-préfet de Garoua-Boulaï joint au téléphone par Anadolu.
L'enlèvement n'a pas encore été revendiqué même si les autorités camerounaises confirment que les otages ont été emmenés en Centrafrique. "Lors des précédents enlèvements, les ravisseurs envoyaient un émissaire pour dire qui ils sont et ce qu'ils veulent. Mais pour ce cas, personne ne s'est encore déclaré, a dit Lawrence Djiyem à Anadolu.
Plusieurs personnes ont déjà été enlevées dans cette localité par des factions des rebelles centrafricains, à l'instar du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC). Ce groupe s'est notamment illustré par de multiples rapts l'année dernière, en exigeant la libération de son chef, Abdoulaye Miskine, emprisonné au Cameroun durant l'année 2014. Ce dernier a finalement recouvré la liberté à la fin du mois de novembre dernier, en échange de la libération d'une quinzaine d'otages camerounais et d'un prêtre polonais, qui étaient détenus par ses hommes. Toutefois, le FDPC a démenti dimanche toute allégation tendant à lui attribuer la responsabilité de l'enlèvement survenu dans la nuit du 19 au 20 mars.
"Nous les hommes du FDPC du Général Abdoulaye Miskine n'avons rien à voir avec cet enlèvement et ne sommes impliqués ni de prêt ni de loin", a déclaré le colonel Pierre Yakoua, ministre de la Défense du FDPC dans un communiqué.
La liste des otages enlevés à Gbabio, dans la nuit du 19 au 20 mars Source: Cameroon Tribune du 23 mars 2015
1- Mama Abakaï, maire de Lagdo
2- Jacqueline Nene, présidente de la section RDPC Lagdo Sud 2
3- Dama, Infirmière et présidente du réseau des femmes
4- Sylvie Djenam, Conseiller municipal à lacommune de Lagdo
5- Odile Tchambia, opérateur économique
6- Oumarou Sadou, chef traditionnel de 3e degré
7- Alidou Abba, chef traditionnel de 3e degré
8- Danda, chef traditionnel
9- Alhadji Oumarou Liman, commerçant
10- Alhadji Souaïbou, commerçant
11- Ibrahim, commerçant
12- Aboubakar Abdoulaye, commerçant
13- Hamadou, chauffeur
14- Inoussa Malkaba, membre du comité local de vigilance
15- Robert Ndinga, membre du comité de vigilance
16- La seizième personne est le convoyeur qui n'a pu être identifié.