Les Antibalaka et les ex-Séléka de Bambari ont multiplié les rencontres ces derniers temps. Les deux groupes déploient des efforts en synergie afin de poser les bases du revivre ensemble. Selon des informations dignes de foi, ces deux mouvements sont très remontés contre les agissements d’un groupe de peuhls dans la ville. Ils seraient déterminés à en finir avec ledit groupe.
Les Antibalaka et les Séléka de Bambari digèrent mal la présence des peulhs armés qui sévissent dans la ville. Selon des sources bien informées, ces deux groupes sont en train de tout mettre en œuvre afin d’arrêter les agissements de ces ex pasteurs nomades surarmés qui mettent actuellement mal à l’aise la population de Bambari.
Un officier de la coalition Séléka a reconnu sous couvert de l’anonymat que ce sont ces peuhls armés qui ternissent l’image de la coalition Séléka « il y a ici un groupe de peuhls surarmés qui se définissent comme des éléments de la coalition Séléka mais avec lesquels, nous ne partageons pas les mêmes objectifs. C’est en grande partie eux qui commettent les exactions dont vous avez écho là bas. Les gens pensent que ce sont les Séléka or ce sont ces gens là qui, de manière indirecte nous combattent aussi. Ils n’ont pas la même vision que l’État-major. D’ailleurs, nous sommes toujours en contradiction avec eux lorsqu’ils vont attaquer des villages et tuer des innocents».
Un autre officier de la Séléka a déclaré à Centrafrique Libre que l’État-major est décidé à mettre hors d’état de nuire ces peuhls qui, selon lui, sapent clairement les efforts de la paix dans la région « depuis l’installation de l’Etat-major de la Séléka à Bambari, nous avons travaillé pour éviter les dérapages mais, tous nos efforts ont été sapés par ce groupe de peuhls qui n’écoutent personne. Ils ont leur hiérarchie qui ne s’entend pas beaucoup avec l’État-major. Dans ces conditions, il faut arrêter ces comportements et tous, nous sommes d’accord pour la coalition des forces afin de mettre ces gens là hors d’état de nuire ».
Le major des Antibalaka a expliqué qu’il a discuté de cette question des peuhls avec les responsables de la Séléka de la ville de Bambari « tout le monde est d’accord pour que nous puissions nous mettre ensemble afin de les déloger parce qu’en fait, eux les responsables des problèmes de ces derniers temps.
Si des attaques sont signalées, lorsqu’on recoupe les informations, on arrive sur eux. Avec nos frères Séléka, nous allons mettre des stratégies pour qu’ils arrêtent ces exactions s’ils acceptent, le pari sera gagné dans le cas contraire, nous serons obligés d’utiliser des moyens coercitifs pour remettre de l’ordre dans la ville ».
De sources bien informées, les exactions commises par les peuhls armés ont été au cœur de plusieurs discussions entre l’Etat-major de la Séléka et les Antibalaka. Ces deux groupes armés présents dans la ville de Bambari seraient décidés à attaquer et détruire la puissance de frappe de ce groupe qui complique la vie non seulement aux
populations, mais également à ces deux mouvements.
Selon nos informations, les attaques de plusieurs villages environnants de Bambari ont été opérées par ces peuhls qui sont bien armés et qui répondent à une discipline qui n’est pas celle des Séléka, c’est pour cette raison qu’entre les deux entités, rien n’a jamais marché.
Aujourd’hui, les Antibalaka et les Séléka prennent le groupe de ces peuhls comme l’ennemi commun. Ces deux mouvements veulent en finir avec ce groupe qui selon eux constituent le blocage au retour de la paix dans la ville.
Diane LINGANGUE