Bangui, 17 août (ACAP) - Le Professeur Marcel Diki Kidiri, linguiste et anthropologue, spécialiste du Sango, l’une des deux langues officielles de la République Centrafricaine (RCA), et des cultures centrafricaines, ancien chercheur au CNRS en France et membre à la fois du comité exécutif de MAAYA, le réseau mondial pour la diversité linguistique, et du cercle de Réflexion des intellectuels Centrafricains, a estimé que le salut de la RCA devrait nécessairement passer par la dissolution et le refondation du Conseil National de Transition (CNT), lors d’un appel intitulé « du 13 août 2014 » rendu public, vendredi 15 août 2014, à Bangui.
L’objectif de cette conférence de presse aurait été pour le Professeur Marcel Diki Kidiri de dénoncer l’incompétence du CNT, l’Assemblée nationale de transition, taillé, selon lui, sur la mesure de Michel Djotodia Am Nondroko, ancien Président de la République et Chef de la rébellion de l’ex-coalition Séléka.
Pour le Professeur Marcel Diki Kidiri, le peuple est mal représenté au Conseil National de Transition, raison pour laquelle, ce peuple est mal protégé.
Il a évoqué les chiffres suivant pour justifier cette assertion : « plus de 500.000 morts depuis décembre 2012 et plus de 2 millions de victimes de toutes sortes d’horreurs. Des centaines de déplacées démunis de tout s’entassent dans des camps de fortune ironiquement appelés ‘Ledger’ ».
Marcel Diki Kidiri a reproché au CNT le fait de « ne pas ouvrir une enquête parlementaire aux fins de documenter les faits, ni voté des lois pour protéger les victimes et interdire la vente des terres centrafricaines à des étrangers »
Il a également fait remarquer que « 45 Conseillers nationaux sur 135 ne siègent pratiquement jamais et ne sont pas sanctionnés ».
Se liant donc aux associations des victimes de la crise centrafricaine, aux ONGs centrafricaines œuvrant pour la paix, la jeunesse centrafricaine, les organisations centrafricaines de la diaspora, Marcel Diki Kidiri a réclamé la dissolution et la refondation du Conseil National de Transition sur une base élargie, avec trois conseillers nationaux par sous-préfecture, soit 2016 « députés territoriaux ».
A partir de cette nouvelle configuration, Marcel Diki Kidiri a estimé que « le CNT sera en mesure de porter la voix du peuple au forum inter-centrafricain annoncé pour novembre prochain ; pourra par ailleurs se prononcer sur les accords et les contrats nationaux et internationaux qui engagent la vie du peuple ainsi que les intérêts de la nation ; enfin il pourra ouvrir des enquêtes parlementaires pour que justice soit faite aux victimes de la crise centrafricaine ».
Pour terminer, il a lancé un appel aux victimes de se constituer en une Fédération des Associations des Victimes de la Crise Centrafricaine (FAVICA) afi de constituer des dossiers pour la Cour pénal Internationale (CPI), lutter contre l’impunité et obtenir reconnaissance et réparation ».
Les préoccupations de la presse ont porté sur le budget exsangue de la République Centrafricaine, actuellement sous perfusion, car entièrement soutenu par la communauté internationale, et surtout l’impact de l’augmentation du nombre des Conseillers nationaux sur la vie individuelle des personnes qu’ils représentent quand on sait que après avoir été élus, mêmes des députés se passent des vrais problèmes de leurs électeurs.
Aussi, les personnes qui intégreront cette nouvelle assemblées, dont la durée de vie du CNT serait, officiellement, de six mois, vont-elles être des résidants ou des ressortissants.