Centrafrique: aucun membre ni un émissaire du gouvernement, aucun politique au km5 lors d’un match de réconciliation entre chrétiens et musulmans

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Publié le lundi 18 aout 2014 | Centrafrique Libre

© Centrafrique Libre par DR
Match entre les chretiens et les musulman pour la paix

Alors qu’une relative accalmie est actuellement constatée à Bangui et principalement au quartier musulman du KM5, l’État centrafricain à travers le gouvernement est toujours démissionnaire.

Les co- responsables de la crise que sont les politiciens, les Antibalaka et la Seleka étaient aussi aux abonnés absents. Il suffisait d’être présent hier à l’école Koudoukou où l’ONG OMI et les associations des jeunes musulmans et chrétiens du Km5 ont organisé un match de football pour constater la démission de ces principaux acteurs.

Mais où était le gouvernement au moment de cette fête du sport? Devant une salle de classe défoncée de l’école Koudoukou située en face du terrain de football d’où ont jailli les anciens joueurs internationaux de football Anatole N’Kouet alias Tola et Ibrahim Boari, une tribune de fortune a été installée.

Un match de football de la réconciliation était en effet organisée à l’occasion du 54 è anniversaire de l’indépendance de la RCA. Alors que les autorités centrafricaines avaient reçu des cartons d’invitation et que tout le public banguissois était informé par voie de presse, les places réservées au gouvernement étaient restées vides. Aucun ministre ni un représentant de l’exécutif ne se trouvait parmi les convives.

Le maire du 3 è arrondissement a été représenté par ses adjoints qui étaient les seules autorités présentes.Les responsables de la Sangaris, la Misca, de l’ONG OMI des associations chrétiennes et musulmanes étaient également visibles sous cette tribune.

L’aire du jeu était bordée des spectateurs qui vibraient au rythme des dribles et des passement de jambes des joueurs des deux équipes, toutes issues des confessions présentes en Centrafrique. Personne ne pouvait savoir que musulmans et chrétiens avaient été instrumentalisés pour livrer une guerre dont les politiques qui ne se trouvaient pas sur ce lieu sont les responsables.

Il n’ y avait ni les représentants de la Séléka, ni ceux des Anti balaka et encore moins ceux des nombreux partis politiques qui sont légions dans ce petit pays de 4millions d’habitants. C’est vrai qu’il n’ y avait pas de gâteaux à partager comme à Brazzaville où presque tous les 180 participants au forum centrafricain du mois dernier avaient reçu chacun 1 million de FCFA et 3 millions de FCFA pour les ministres.

A la mi- temps le score était nul et vierge. Pour distraire davantage les spectateurs le DJ mobile a invité un groupe des danseuses à exhiber des pas de danses. On y eut droit à une chorégraphie gratuite sur « çà aussi », la célèbre chanson de la star camerounaise Lady Ponce.

L’ambiance était bon enfant au moment où les artistes du ballon rond reprenaient le match. Une dizaine de minutes plus tard l’ouverture du score par l’équipe habillée en jaune a envoyé les centaines de spectateurs sur le terrain gorgé d’eau stagnante à certains endroits. On criait, on dansait, on se croirait au brésil le pays du football vu le degré de la liesse des jeunes centrafricains.

Les blancs et noirs menés n’ont pas pu égaliser malgré les efforts qu’ils ont déployés sur l’aire du jeu. A la 94 ème minute lorsque l’arbitre qui n’avait pas démérité siffla la fin du match, tous les participants s’étaient levèrent pour acclamer l’équipe gagnante et encourager la perdante.

Le DJ a profité de ce moment de liesse populaire pour mettre le feu à travers des chansons successives des orchestres Zokéla, et Musiki de Centrafrique. Les nombreuses femmes musulmanes et chrétiennes en ont profité pour danser le montènguènè à l’image des habitants de la Lobaye située au sud de la RCA.

Aucun incident n’a été signalé lorsque le DJ arrêta de faire vibrer les spectateurs qui garderont sans doute à l’esprit que le train de la réconciliation est déjà en marche au KM5.