Le sondage a été réalisé entre le 10 et le 15 juillet auprès de 606 déplacés dans 29 sites autour de la capitale.
Le septième sondage de l’OIM sur les intentions de retour indique que 80% des personnes déplacées à Bangui, en République centrafricaine (RCA), prévoient de retourner dans leur lieu d’origine dès le mois prochain. Le nombre de personnes ayant exprimé leur intention de rentrer représente une hausse de 14% par rapport au sondage de juin. Le pourcentage de personnes interrogées ayant exprimé leur souhait de rester sur le site de déplacement a chuté de 36% à 6%. Le sondage indique cependant que, malgré le souhait exprimé par les déplacés de rentrer chez eux, de nombreux obstacles demeurent. L’obstacle le plus souvent cité est le vol (74%). Plusieurs ont tout perdu. Parmi les autres obstacles figurent le manque de moyens financiers pour rentrer chez eux, l’absence des autorités et le sentiment d’insécurité (tous cités par 68% des personnes interrogées).
La disponibilité des logements est devenue la priorité pour les déplacés prévoyant de rentrer (39%), devant les inquiétudes en matière de sécurité (aujourd’hui à 28%). Au total, 86% des déplacés interrogés ont confié que les habitations avaient été endommagées dans leur lieu d’origine et que les écoles, les marchés et les centres de santé étaient toujours fermés (92%, 86% et 74% respectivement). Les principaux mécanismes de survie mis en œuvre par les déplacés pour affronter le déplacement au cours des deux dernières semaines sont : la réduction du nombre de repas quotidiens (97%), la diminution des quantités de nourriture consommées (96%), la réduction de la consommation de nourriture des adultes pour nourrir les enfants (95%) et le jeûne pendant une journée entière (87%). « Ma fille de deux ans, mon mari et moi sommes réfugiés dans un abri près de la mosquée centrale. Nous sommes ici depuis que nous avons fui notre maison en janvier. Nous voulons un chez nous mais nous n’avons pas de maison, car tout notre quartier a été détruit. Nous aimerions reconstruire. Mais nous avons dépensé tout notre argent. Grâce à une distribution de nourriture la semaine dernière, je peux cuisiner, sinon nous serions affamés », a confié une femme déplacée à l’OIM.
D’après la Commission sur les mouvements de population, au 5 août, quelque 102 000 personnes étaient déplacées à Bangui, réparties dans 40 sites. Ce chiffre représente une baisse de plus de 3000 déplacés dans trois sites de moins par rapport à début juillet. Le sondage de l’OIM sur les intentions de retour a été mené à bien chaque mois à Bangui depuis janvier 2014 pour identifier les intentions de retour de la population déplacée, les facteurs qui contribuent à son déplacement et les conditions nécessaires à son retour.
Douze facilitateurs de l’OIM se rendent régulièrement dans tous les sites de déplacement à Bangui pour recueillir des informations sur les besoins des sites et des déplacés. L’OIM a également déployé des facilitateurs dans la ville de Boda, au sud-ouest de la RCA, et dans les villes de Kabo et de Moyen Sido près de la frontière tchadienne. Le sondage sur les intentions de retour fait partie de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM, qui suit les mouvements de population afin d’orienter la réponse humanitaire face aux crises.