Cinq personnes, dont un volontaire de la Croix-Rouge centrafricaine, ont été tuées et une trentaine d’autres blessées dans les heurts survenus à Bangui depuis mardi 19 août entre soldats français de la force européenne Eufor et des hommes armés, selon des sources médicales.
« C’est un bilan provisoire, puisque certaines personnes affirment qu’il y a eu des musulmans fauchés par balle dont on ne connait pas l’état », a indiqué Maurice Banda, membre du personnel de l’hôpital communautaire, principal établisssement de la capitale. « Près de quarante » blessés ont également été évacués vers l’hôpital, dont « certains sont des cas graves ».
Trois soldats français de la force Sangaris ont également été blessés. « Leur pronostic vital n’est pas engagé. Deux d’entre eux ont fait l’objet d’une évacuation sanitaire vers la France », a annoncé jeudi le ministère de la défense, sans que l’on sache si les soldats font partie du bilan évoqué par M. Banda.
Le volontaire de la Croix-Rouge centrafricaine a été tué « par une balle alors qu’il procédait à l’évacuation de blessés dans le secteur du km 5 » (PK5), dernière enclave musulmane de la capitale, a précisé le Comité international de la Croix-Rouge.
SEMBLANT DE NORMALITÉ
Des heurts avaient éclaté mardi soir à Bangui entre soldats français de l’Eufor et des « individus armés » et s’étaient poursuivis mercredi matin, selon des sources concordantes dans la capitale centrafricaine. Les soldats ont été attaqués lors d’une patrouille au PK5 et ont riposté « vigoureusement ».
Ces violences sont survenues alors que Bangui, ravagée depuis plus d’un an par de terribles affrontements, exactions et pillages, et vidée de la plupart de ses habitants musulmans traqués par les milices anti-balaka, retrouvait un semblant de normalité depuis plusieurs semaines.
Fin juillet, les protagonistes de la crise centrafricaine avaient signé à Brazzaville, sous forte pression internationale, un fragile accord de cessez-le-feu, plusieurs fois violé depuis. Depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par la Séléka, contrainte de l’abandonner en janvier 2014, la Centrafrique vit une crise sans précédent. Les exactions des groupes armés contre les civils ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.
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