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© AFP par PACOME PABANDJI
La présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza reçoit le nouveau premier ministre Mahamat Kamoun Lundi 11 aout 2014. Centrafrique. Photo : Le nouveau premier ministre de la Centrafrique Mahamat Kamoun |
Le sort du premier ministre Mahamat Kamoun nommé par la cheffe de l’Etat, le 10 aout dernier est au cœur de toutes les discussions. La communauté internationale semble ne pas encore digérer cette nomination qui a pris tout le monde de court. Selon des informations dignes de foi, les tractations en cours pencheraient pour le départ de Mahamat Kamoun de la primature au profit d’une personnalité plus consensuelle.
Les choses sont en train de mal tourner pour le premier ministre Mahamat Kamoun. Presqu’une semaine après sa nomination, son sort est
toujours discuté à Bangui, dans les chancelleries ainsi qu’à l’extérieur. Selon des sources bien informées, la tendance actuelle est au départ de l’actuel premier ministre dont la nomination est contestée par plusieurs entités impliquées dans la crise centrafricaine.
De sources bien informées, le médiateur Dénis Sassou Nguesso a longuement discuté du sort de l’actuel premier ministre avec la délégation qu’il a convoquée à Brazzaville. La majorité des personnalités membres de cette délégation auraient plaidé pour que la cheffe de l’Etat de transition revienne sur sa décision. Le message a été porté à la connaisse de Mme Catherine Samba-Panza qui, selon plusieurs sources en provenance de la présidence rechigne à revenir sur une décision qu’elle a prise, il y a quelques jours seulement. « Comment voulez vous que la décision que la cheffe de l’Etat a prise de manière responsable puisse être abolie en l’espace d’une semaine ?
Il s’agit d’une démarche qui ne peut pas aider les institutions actuelles. Elle ne peut pas accepter de telle pression. A ce que je sache, elle n’est pas prête à relever Mahamat Kamoun qui n’a même pas encore commencé à travailler » a confié un conseiller de la cheffe de l’Etat. Au palais de la renaissance, l’on estime que le changement du premier ministre n’est pas à l’ordre du jour mais dans les faits, on constate que la tendance joue dans ce sens.
Déjà la médiation a envoyé un message clair à Mme Catherine Samba-Panza qui semble t-il n’a pas le choix. Cette dernière voulant contourner Brazzaville et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), a décidé de se rendre en Angola auprès de son aîné le président Dos Santos.
Mal lui en a pis. Selon nos informations, la cheffe de l’Etat n’a pas obtenu le soutien qu’elle recherchait. De sources concordantes, la présidente de la transition centrafricaine a été invitée à la concession et au consensus sur la question. Ce qui signifie en clair que Luanda ne s’est pas désolidarisé de Sassou et de la CEEAC sur la question. Les résultats obtenus dans cette ville jouent en défaveur de la décision de Catherine Samba-Panza qui est de plus en plus lâchée à cause de la nomination de Mahamat Kamoun au poste de premier ministre.
Le changement de l’actuel premier ministre semble désormais être la seule sortie honorable de Catherine si elle veut garder son pouvoir. Il est certes possible que la cheffe de l’Etat refuse de revenir sur sa décision mais une telle position faciliterait une éviction de la dame de Bangui et elle le sait. Alors, ce qui lui reste, c’est de revenir sur la nomination de Kamoun et d’ouvrir les consultations en vue de trouver une personnalité consensuelle à la primature. Il s’agit là pour Catherine Samba-Panza d’une question de survie à la tête de la transition en République Centrafricaine.
Pour le moment, c’est à la présidente de décider quelle voie emprunter. Mais tout porte à croire que Mahamat ne pourra pas rester premier ministre aussi longtemps qu’il ne pouvait imaginer. Peut être qu’il battra le record du premier chef du gouvernement centrafricain à n’avoir jamais formé un gouvernement avant son départ de la primature. Il faut rappeler que, nommé depuis le 10 août 2014, Mahamat Kamoun n’a toujours pas composé son premier gouvernement même si à la présidence on affirme que la liste est prête.
Diane LINGANGUE
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