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Centrafrique : l’UE décaisse 64 millions d’euros pour reconstruire le pays |
L’Union Européenne a annoncé la signature ce mardi d’un accord entre plusieurs états membres dont la France pour allouer à la République Centrafricaine une aide financière à la reconstruction de 64 millions d’euros, un fonds fiduciaire baptisé Bêkou ("espoir" en langue Sango).
84,5 millions d’euros d’aide humanitaire ont déjà été versés à la République Centrafricaine par l’Union Européenne depuis le mois de décembre 2012. Le pays est plongé dans le chaos depuis la chute du président François Bozizé en mars 2013. La Centrafrique est un état en déliquescence où tout est à reconstruire, l’administration, l’armée, l’économie. Jusqu’à présent, les fonds alloués au pays restent bien insuffisants pour faire face à l’urgence et cela alors le pays s’apprête à entrer dans une nouvelle phase sécuritaire avec l’arrivée d’ici deux mois de 12.000 Casques bleus. Des élections devraient avoir lieu au début de l’année 2015. Dans cette optique, l’Union Européenne a annoncé une contribution de 64 millions d’euros dans le cadre d’un fonds fiduciaire. Le fonds baptisé Bêkou (« espoir » en langue Sango), sera réparti de la manière suivante, 41 millions de l’UE, 5 millions versés par la France et 5 par l’Allemagne en 2014, 3 millions des Pays-Bas.
Paris et Berlin devrait doubler leur enveloppe en 2015. Cette contribution servira dans un premier temps à restaurer l’administration locale et nationale, relancer l’économie et les services de première nécessité (électricité, transports, santé et éducation). Ce nouveau fonds européen a été conçu spécifiquement pour les situations de crises dans un contexte où la faiblesse des administrations et la multiplication des bailleurs de fonds compliquent l’action de la communauté internationale. L’objectif est de parvenir à mutualiser les ressources tant au niveau de la mobilisation qu’au niveau de la mise en œuvre. Reste que son décaissement intervient tardivement alors que l’administration centrafricaine est confrontée depuis la chute de François Bozizé à de sérieuses difficultés et blocages faute de moyens financiers. Par ailleurs, la situation humanitaire reste très préoccupante, la crise a provoqué un afflux massif de réfugiés dans les pays voisins.
La RCA dans l’attente d’une grande conférence des donateurs
Hors jusqu’ici, l’essentiel des fonds alloués à la Centrafrique ont été concentrés sur le volet sécuritaire avec le déploiement de l’opération française Sangaris (2.000 soldats français), des troupes européennes(700 soldats de l’Eufor-RCA) et de la force africaine aujourd’hui composée de 5.800 hommes. En février dernier, l’Union africaine a tenu une conférence des donateurs dans le but de mobiliser 500 millions de dollars pour financer les opérations de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA). Une grande conférence des donateurs devrait également se tenir à la fin de l’année en complément du fonds Bêkou. Ainsi la reconstruction de la République Centrafricaine s’inscrit dans le cadre d’un calendrier précis, d’abord la rencontre de Brazzaville prévue du 21 au 23 juillet pour parvenir à une cessation des combats entre les milices chrétiennes anti-balaka et les combattants de l’ex-Séléka, puis le déploiement des Casques bleus en septembre, une conférence internationale des donateurs et l’ organisation des élections au début de l’année 2015. L’Union Européenne a déjà promis une enveloppe de plus de 19 millions d’euros pour financer l’organisation des prochaines élections, mais l’Autorité nationale des élections (ANE) a évalué le budget des opérations électorale à 54,8 millions d’euros, le gap à combler reste énorme et illustre les besoins financiers colossaux pour aider à la reconstruction de la Centrafrique.
Véronique Mansour
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