Les exactions contre les humanitaires ont atteint un niveau record en Centrafrique ces 12 derniers mois, a affirmé une responsable des Nations unies, en condamnant la mort d’un volontaire de la Croix-Rouge lors de violences à Bangui la veille. «Le nombre de travailleurs humanitaires tués, enlevés et grièvement blessés en République centrafricaine a atteint le niveau le plus élevé jamais enregistré dans le pays avec une cinquantaine d’incidents dans les 12 derniers mois», indique la coordinatrice du Bureau des affaires humanitaires des Nations unies en Centrafrique, Claire Bourgeois, dans un communiqué. La Centrafrique accueille aujourd’hui «plus de 2000 travailleurs humanitaires (...) qui œuvrent et travaillent pour protéger, apporter l’assistance aux personnes les plus vulnérables en République centrafricaine», rappelle-t-elle.
La responsable de l’ONU «condamne fermement le décès par balle d’un volontaire de la Croix-Rouge centrafricaine à Bangui hier (mercredi) pendant qu’il évacuait des blessés». «Le décès qui a eu lieu hier, les pillages d’assistance humanitaires ces derniers jours privent la population et sont des actes inacceptables», souligne Claire Bourgeois. Des heurts ont opposé mardi et mercredi des soldats français à des individus armés dans le quartier PK5 de Bangui, faisant au moins cinq morts -- dont le volontaire de la Croix-Rouge-- et près de quarante blessés, d’après une source hospitalière.
Depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par la Séléka, contrainte de l’abandonner en janvier 2014, la Centrafrique vit une crise sans précédent. Les exactions des groupes armés contre les civils ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Au total, 155 travailleurs humanitaires ont été tués dans des attaques dans le monde en 2013, un niveau record, et cette tendance inquiétante se maintient cette année, selon des chiffres publiés mardi par le centre de recherches Humanitarian Outcomes.