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Centrafrique : une marche manipulée par la présidence s’est encore tenue à Bangui
Publié le dimanche 24 aout 2014  |  Centrafrique Libre
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© AFP par PACOME PABANDJI
Le peuple centrafricain manifeste contre la présence des militaires français devant le siège de la Mission de stabilisation multidimensionnelle intégrée des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA)
Jeudi 21 aout 2014. Bangui. Centrafrique
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La ville de Bangui vit désormais au rythme des manifestations publiques orientées par les long bras. Dans la matinée de ce samedi, la présidence de transition a mis dans la rue des manifestants comme d’habitude qu’elle a payés une fois de plus. Plusieurs manifestants ont confié à Centrafrique Libre être payés pour prendre part à cette manifestation.

Le pouvoir de Samba-Panza a trouvé une nouvelle stratégie qui consiste à utiliser les moyens de l’État pour mettre les gens dans la rue afin de défendre sa position officielle.

Ce matin quelques centaines de personnes sont descendues dans la rue pour soutenir la transition et la cheffe de l’État, histoire de dire que la position que Catherine Samba-Panza a prise est soutenue par la population. C’est la même chose que la présidente de la transition a faite lorsqu’il s’agissait de sortir le nom de Mahamat Kamoun comme premier ministre de transition. L’on se souvient qu’à la veille de la publication du décret de nomination de Mahamat Kamoun, la présidence de la République avait organisé une marche. Des moyens colossaux étaient utilisés, des bus loués, des manifestants payés par arrondissement. Quelques heures seulement après cette marche pendant laquelle la cheffe de l’État a été virulente contre la communauté internationale, le nom de Mahamat Kamoun est sorti. Lorsque les réactions sortaient de partout pour dénoncer cette nomination, la cheffe de l’État fait sortir ses éléments dans la rue et les place devant le siège du Conseil National de Transition. Les manifestants scandaient des slogans hostiles à la communauté internationale et à Karim Meckassoua.

Aujourd’hui, au lendemain de la publication du gouvernement qui est d’or et déjà contesté, la présidente de la transition Catherine Samba-Panza fait sortir ses éléments dans la rue.

Il faut dire que c’est par gout de billet de banque que ces manifestations sont organisées. Ce matin, les jeunes étaient sous la coupe de plusieurs cadres de la présidence. Des listes circulaient au vu et su de tous les passants. On prenait les noms des gens par groupes et selon les sources de Centrafrique Libre, ce sont les responsables qui encaissent l’argent pour les distribuer par la suite.

Plusieurs manifestants ont affirmé à Centrafrique Libre qu’ils prennent part au mouvement à cause de la promesse d’argent qui leur a été faite par les organisateurs. « Je ne connais pas réellement ce que nous devons faire mais je sais que nous devons marcher pour soutenir la cheffe de l’État et dire oui à ce qu’elle fait. C’est ce qu’on nous a dit de faire c’est tout. Mais comme il y a de l’argent qui est promis aux manifestants, je suis là pour prendre ma part et je parts » a expliqué un jeune manifestant qui a requis l’anonymat.

Un autre jeune rencontré avec un stylo et une feuille en mains s’est aussi confié : « je suis chargé de prendre les noms des jeunes de mon secteur. Il faut mettre de l’ordre pour ne pas que lorsqu’il faut partager l’argent, il y ait du désordre comme d’habitude. J’ai pour l’instant 46 noms, chacun va avoir sa part. C’est notre motivation. Le montant varie entre 1000 Fcfa et 2000 Fcfa ça dépend ».

Plusieurs cadres de la présidence étaient au début de la marche à la place des Nations Unies. Selon des sources bien informées, l’argent remis pour cette marche était géré par un proche de Catherine Samba-Panza.

C’est par des manifestations sur la place publique que la cheffe de l’État de transition compte se rattraper et surtout combler son déficit de légitimité et le manque de soutien auquel elle est confrontée depuis un certain temps. Sait-elle que c’est aussi la même méthode que François Bozizé aux abois utilisait pour rester dans le circuit ? En Centrafrique, ces jeux de cache-cache finissent toujours par rattraper leur initiateur.

Diane LINGANGUE
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© AFP par PACOME PABANDJI

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© AFP par PACOME PABANDJI


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