Centrafrique : Samba-Panza a signé la rupture avec Sassou Nguesso

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Publié le lundi 25 aout 2014 | Centrafrique Libre

© Autre presse par DR
Le Chef de l`Etat de la transition, Mme Catherine Samba-Panza

La liste des membres du gouvernement Kamoun 1 a été publiée dans la journée du vendredi 22 alors qu’il était question de relancer les concertations afin de trouver un consensus autour de la formation de cette nouvelle équipe. Loin d’apporter des solutions, le nouveau gouvernement centrafricain risque de créer d’autres problèmes à la transition déjà boiteuse. Le nouveau gouvernement centrafricain publié hier est aussi contesté au même titre que le premier ministre Kamoun.

La cheffe de l’Etat est restée dans sa posture de contestataire de la communauté internationale qui lui avait conseillé d’avoir le consensus autour de la nomination et du premier ministre et de l’équipe gouvernementale.

Décrié après la nomination de Kamoun au mépris d’un homme consensus, le pouvoir de Samba-Panza semble être aguerri et bien préparé pour les luttes futures. La cheffe de l’Etat a tenu contre vents et marées à garder son poulain alors que tout le monde le voyait partant.

CSP a laissé sur le carreau les mises en gardes des partenaires de la transition centrafricaine au nombre desquels, le médiateur de la crise centrafricaine, le président Dénis Sassou Nguesso.

Selon des informations dignes de foi, le président congolais qui a toujours accompagné la transition en République Centrafricaine, a demandé à l’ambassadrice de Centrafrique au Congo Brazzaville, de rappeler à la cheffe de l’Etat l’importance de privilégier les concertations avant la publication de son gouvernement.

Ce message a été confié à l’ambassadrice pour Mme Catherine Samba-Panza mais, la présidente de la transition centrafricaine n’a pas suivi le conseil de Denis Sassou Nguesso. Il y a eu ce même son de cloche en Angola alors que CSP espérait entendre un autre message lors de sa visite inattendue.

Elle a décidé de mettre en place ce gouvernement contre la volonté de tous ceux qui pensaient qu’il fallait continuer les consultations dans le but de trouver un compromis.

La cheffe de l’Etat de transition, Catherine Samba-Panza a mis en place ce gouvernement sans tenir compte des observations de ses partenaires en commençant par le médiateur Dénis Sassou Nguesso.

Il est certes vrai que la présidente de la transition peut croire avoir marqué un point mais en marquant ce point, elle a signé la rupture avec Denis Sassou Nguesso.

C’est effectivement ce qui arrive aujourd’hui parce que l’affront de la cheffe de l’Etat à la communauté internationale puis à la médiation ne saurait rester sans réaction. Même si le représentant du médiateur a approuvé la composition de ce gouvernement, cela ne signifie pas que le numéro 1 congolais est d’avis.

Cela pourrait être un langage diplomatique rempli de sens. Aujourd’hui la présidente Catherine Samba-Panza a signé elle-même la rupture avec plusieurs de ses soutiens en commençant bien entendu par le président Denis Sassou Nguesso a toujours plaidé pour la dame de Bangui.

Selon plusieurs sources, la candidature de Samba-Panza était supportée à l’époque par le Congo Brazzaville qui faisait le lobbying au niveau international pour que la maire de Bangui soit considérée comme une candidate respectable et capable de faire face au vide que Michel Djotodia avait laissé.

Sept mois après, Catherine Samba-Panza sort ses griffes et tente le tout pour le tout. Elle va à l’encontre de ce que propose tous ses soutiens et foule au pied leurs propositions qu’elle n’a pas hésitées à qualifier de dicta.

La logique de la politique est ainsi mais, comme l’a dit la concernée elle même, les choses vont être de plus en plus dures pour Mme Catherine Samba-Panza.

Diane LINGANGUE