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Centrafrique: Monsieur Dieudonné Nzapalainga au chevet de la communauté peule de Babou accueillie dans des familles non-musulmane de Mbaïki
Publié le jeudi 26 mars 2015  |  corbeaunews
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© Autre presse par DR
Population centrafricaine
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Une centaine de peulhs musulmans ayant abandonné leur village de Baboua à 50 km de Mbaïki pour fuir en brousse ont été recherchés, regroupés et acheminés à Mbaïki, chef-lieu de la préfecture de laLobaye, où ils sont intégrés dans des familles d’accueil non-musulmanes et soutenus par la Caritas de Mbaïki. Caritas est une Ong caritative et humanitaire de l’église catholique. A Mbaïki, elle aide les familles à prendre en charge les peulhs musulmans. Débordée, la Caritas Mbaïki a sollicité le soutien de Caritas-Bangui, d’où la mission conduite mardi 24 mars 2015 à Mbaïki, localité situation située à 105 km à l’ouest de Bangui, par l’Archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga qu’accompagnaient son homologue de la plateforme religieuse, l’Imam Omar Kobine Layama, Président de la Communauté islamique centrafricaine (CICA).

In situ, Corbeau-news a interrogé le Prélat sur le but de sa mission. « Nous sommes venus à Mbaïki parce que le Diocèse de Mbaïki avec l’appui des chrétiens de cette ville est allée à la rencontre de leurs frères musulmans perdus, abandonnés dans la brousse pour les ramener dans la ville. Plus encore, au lieu de les installer dans les sites des déplacés comme cela se passe ailleurs, ils ont choisi plutôt de les installer dans des familles. Cela me dépasse, et j’ai décidé de venir personnellement applaudir, mais aussi encourager ces familles pour leur sens élevé de solidarité et d’hospitalité envers leurs frères.‘’J’étais un étranger, vous m’avez accueilli’’ dit l’Évangile du Mathieu comme Abraham avait accueilli des étrangers et à travers eux, le message d’espérance d’avoir un enfant, Isaac. En accueillant cette communauté musulmane de Baboua, la population non-musulmane de Mbaïki a traduit la théorie en action. » a déclaré Mgr Nzapalainga.

Aussi, Corbeau-news a-t-il recueilli le témoignage vivant de l’Imam du village Baboua, Mamadou Adama sur la solidarité dont cette communauté musulmane a pu bénéficier à Mbaïki. « Ma joie est grande de voir la Caritas voler à notre secours aujourd’hui. C’est l’occasion pour moi de saluer le bon accueil qui nous est réservé par la population de Mbaïki depuis notre arrivée dans cette ville. Contrairement aux plaintes des communautés musulmanes dans certaines localités de notre pays durant cette crise, la population de Mbaïki nous a bien accueillis et nous soutient jour le jour. Je pense que ce qui est arrivé de notre pays est un plan de Dieu. Et quand Dieu fait quelque chose, il sait pourquoi. » a témoigné l’Imam Mamadou Adama. Cependant, seule la bonne foi des populations non-musulmanes de Mbaïki ne suffit pas. Il va falloir qu’ils aient de quoi nourrir leurs hôtes de fortune. Le gros problème des peuhls demeure celui de nourriture, à en croire Mamadou Adama qui apprécie à sa juste valeur, l’intervention de l’Archevêché de Bangui.

« Aujourd’hui, notre seule préoccupation, c’est la famine. Nous sommes dépourvus de tout. Tout notre bétail est détruit, en plus notre marge de mouvement est limitée. Mais sur place à Baboua, nous sommes régulièrement menacés par des hommes armés, et nous avons pensé qu’il est mieux de partir du village pour venir nous installer ici à Mbaïki. C’est pour cela que nous sommes là, et vous voyez que les faits nous donnent raison, puis-qu’ici au moins, nous ne sommes pas inquiétés avant même que Monseigneur Nzapalainga et la CARITAS nous viennent en aide. »

C’est un objet de Monsieur Raymond Mongbandji, Maire de Mbaïki qui exalte l’hospitalité séculaire de sa ville. « La ville de Mbaïki a toujours été une ville hospitalière. C’est pourquoi, quand nos frères peuhls du village Boboua qui avaient choisi Mbaïki comme leur ville d’accueil, nous n’avons pas hésité un seul instant pour les prendre à bras le corps comme nos propres frères et sœurs. Nous avons par ailleurs pris toutes les dispositions nécessaires pour qu’ils puissent se sentir, pas comme des personnes déplacées, mais comme des personnes qui sont chez elles. En ma qualité de maire, je veillerai personnellement à cela pour que nos frères soient bien traités durant tout leur séjour ici, jusqu’à leur retour à Baboua. »

Mais dans tous les cas, le retour de la communauté peuhl de Baboua dans leur localité n’est pas pour demain. L’Archevêque de Bangui en est conscient. Nzapalainga pense que les conditions de ce retour doivent être au préalable être créées : « Le retour des déplacés est le souhait légitime que nous formulons. Mais, il n’est un secret pour personne que nous ne pouvons envoyer nos frères dans la gueule du loup. Il va falloir créer les conditions de leur retour, c’est-à-dire sensibiliser, informer, former, préparer les cœurs. Nous avons eu des moments difficiles, marqués par des rancœurs, des haines, etc. Donc, il faut du temps pour réunir un certain nombre de conditions pour le retour apaisé de la communauté peuhl de Baboua. »

Bangui, Fred KROCK Pour CNC.
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