Mahamat Kamoun a rendu public vendredi la formation de son gouvernement de 31 membres dont 4 musulmans et 7 femmes
Scepticisme, boycott implicite et attentisme ont marqué les réactions des principaux acteurs de la crise centrafricaine et de la société civile après la publication, vendredi, de la composition du gouvernement du nouveau premier ministre, Mahamat kamoun. Malgré son caractère à large ouverture, le gouvernement du nouveau premier ministre centrafricain, formé vendredi, est loin de faire l’unanimité. « La Séléka ne fait pas partie du gouvernement. Elle n’a pas donc d’accord de gouvernement avec les dirigeants d’où nécessité pour eux, de prendre leurs responsabilités. » a indiqué Eric Neris Massi, délégué aux relations extérieures de la Séléka.
Le Premier ministre centrafricain Mahamat Kamoun
Attentisme du côté des Anti-Balaka. Patrice Edouard Ngaïssona, Coordonnateur général des Anti-balaka est apparu, pour sa part, plus que réservé quand bien même deux personnalités issues de son mouvement font partie du nouveau gouvernement. « Je donnerais ma position après concertation avec la base», a-t-il déclaré.
De son côté, Jean Félix Riva, Président du Conseil national de la jeunesse s’est montré plus dubitatif quant au nombre pléthorique des ministres dans un contexte où la RCA « dépend à 95% de l’aide de la communauté internationale ». Félix Riva émet également du doute sur le profile technocratique de ce gouvernement « de qui le pays attend beaucoup pour sortir la tête de l’eau ». « On a reproché au gouvernement sortant l’incompétence et je me demande si cette nouvelle équipe prouvera le contraire. Si durant cent jours, il y a insuffisance de résultat, ce gouvernement doit laisser la place à un autre, » a-t-il indiqué.
Enfin, Daniel Zéwé Coordonnateur de CAP.ANECA (Coordination des anciens présidents de l’Association nationale des étudiants centrafricains) quant à lui adopte une position nuancée : « il y a un constat de satisfaction du fait que des technocrates sont entrés au gouvernement à l’exemple de Bounandélé Koumba [nommé ministre des Finances] et il y a d’autre part, une sorte de malaise en milieu jeune, parce que le ministère de la jeunesse depuis Bozizé jusqu’à Samba Panza a toujours été confié à des rebelles ».
Le Premier ministre centrafricain Mahamat Kamoun a rendu public vendredi la formation de son gouvernement, de 31 membres, dont 4 musulmans et 7 femmes, a-t-on appris de source officielle à Bangui. Cette nouvelle équipe gouvernementale, dirigé pour la première fois dans l'histoire de la RCA par un musulman, regroupe 19 nouveaux membres.