A Bangui, le plan de contingence pris part le ministère de la santé n’est pas encore opérationnel dans les ports au bord du fleuve Oubangui qui sépare les deux pays
Le gouvernement congolais a confirmé la présence du virus Ebola hier dimanche 24 août dans son pays. Une situation inquiétante pour la République Centrafricaine, pays voisin dont les contrôles au niveau des frontières ne sont pas effectifs du côté centrafricain. Depuis le port SUCAF au port AMONT, en passant par le port Beach, tous les riverains dénoncent l’absence d’une ceinture sanitaire et redoutent une importation de la fièvre hémorragique Ebola du Congo. Un contrôle sanitaire au niveau des différents ports fluviaux a été annoncé par le ministère de la Santé publique. Cependant, aucun agent de santé publique n’est au poste. Selon Ange Prisca Kpamgba, Cheffe de post adjointe du service d’immigration au port Beach, «le ministère de santé devait mettre ses agents en place pour passer au contrôle des personnes qui font des traversées. Nous les agents d’immigration nous n’avons pas de moyen de savoir qui est porteur d’Ebola. Il faut des agents de santé publique pour prendre les températures des personnes etc.»
Pour monsieur Nzela Gabriel, technicien au ministère d’élevage, contrôleur au service de santé, son service n’a reçu aucun ordre pour la saisie des animaux de brousse tels que des primates et des chauves-souris. « C’est depuis 3 mois que nous avons repris service ici au port Amont. Certes, notre travail est de vérifier les trafics des animaux sauvages. Nous pouvons les retirer de la circulation s’ils représentent un danger pour la consommation. Mais nous n’avons reçu aucun ordre particulier à l’Ebola ».
Edwige Gao, revendeuse de crédit d’appel téléphonique au port Beach, a fait savoir que le risque de contamination est très grand pour ceux qui ont des activités au bord de rivière Oubangui. « Ebola est une maladie très dangereuse dont nous demandons au ministère centrafricain de la santé de trouver un moyen d’empêcher sa traversée en Centrafrique. En Centrafrique, nous avons déjà assez de problème comme-ça », a-t-elle dit.
Même inquiétude pour Raul Daoud, collecteur de sable au port Amont. Il dénonce un manque de contrôle sanitaire et demande l’intervention des agents de santé. « Il y a beaucoup de congolais qui traversent clandestinement la rive. Et, cela nous expose tous en danger. C’est pourquoi, le ministère de santé devait prendre sa responsabilité pour protéger la population centrafricaine ».
Joint par le RJDH, le chef de service de surveillance épidémiologique et des gestions des épidémies, Sylvain Woromogo, a fait savoir que des activités sont en train d’être menées dans ce sens. C’est un travail qui se fait par étape et c’est déjà en bonne voie. Il a promis donner plus de détails dans les prochains jours.
La fièvre hémorragique Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les sécrétions, les organes ou des liquides biologiques des sujets infectés, les rituels funéraires, par la manipulation d’animaux porteurs du virus, vivants ou morts. Les agents de santé sont souvent contaminés au contact des malades qu’ils traitent sans prendre des précautions anti-infectieuses nécessaires et sans appliquer les techniques de soins en isolement.