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Centrafrique: près de 40 millions de FCFA dépensés pour des Conseillers absentéistes
Publié le mardi 26 aout 2014  |  journaldebangui
Marcel
© Autre presse par DR
Marcel Diki Kidiri
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Le Cercle de Réflexion des Intellectuels Centrafricains du Pr Marcel Diki Kidiri demande la dissolution du Conseil national de Transition de Centrafrique (CNT)


Il y a quelque temps la remarque avait été faite sur certains réseaux sociaux. Des personnes s’étonnaient que des Conseillers nationaux censés être proches des populations se promènent un peu partout en Europe sous couvert de mission sans que l’on ne voie réellement ce que ces déplacements rapportent à la Centrafrique. L’un des Conseillers sou couvert d’anonymat avait ainsi révélé (pour ceux qui ne savait pas) qu’ils (tous les conseillers nationaux) touchaient chacun 800 000 FCFA par mois, quel que soit la situation du Trésor public centrafricain. Voici donc que, le Cercle de Cercle de Réflexion des Intellectuels Centrafricains livre d’autres révélations. «47 Conseillers nationaux sur 135 ne siègent pratiquement jamais et ne sont pas sanctionnés». Ce qui ferait quels que 39 Millions 950.000 FCFA payés par mois à des personnes jamais présentes aux sessions.

Marcel Diki Kidiri et l’appel du « 13 août 2014
Il y a donc quelques jours, le Professeur Marcel Diki Kidiri, du cercle de Réflexion des intellectuels Centrafricains a lancé un appel «du 13 août 2014» à Bangui. Au cours d’une conférence de presse, le Prof tenait à dénoncer l’incompétence du CNT, l’Assemblée nationale de transition, taillé, selon lui, sur la mesure de Michel Djotodia Am Nondroko, ancien Président de la République et Chef de la rébellion de l’ex-coalition Séléka. Et de ce fait, «le peuple est mal représenté au Conseil National de Transition, raison pour laquelle, ce peuple est mal protégé». Pour défendre ses idées, il a évoqué des chiffres pour justifier cette assertion: «plus de 500.000 morts depuis décembre 2012 et plus de 2 millions de victimes de toutes sortes d’horreurs. Des centaines de déplacées démunis de tout qui s’entassent dans des camps de fortune ironiquement appelés ‘Leadger’». Marcel Diki Kidiri reproche au CNT le fait de « ne pas ouvrir une enquête parlementaire aux fins de documenter les faits, ni voter des lois pour protéger les victimes et interdire la vente des terres centrafricaines à des étrangers». Il a également fait remarquer que «47 Conseillers nationaux sur 135 ne siègent pratiquement jamais et ne sont pas sanctionnés».

Pour la dissolution et la refondation du CNT
Se liant donc aux associations des victimes de la crise centrafricaine, aux ONGs centrafricaines œuvrant pour la paix, la jeunesse centrafricaine, les organisations centrafricaines de la diaspora, Le Pr. Marcel Diki Kidiri a réclamé la dissolution et la refondation du Conseil National de Transition sur une base élargie, avec trois conseillers nationaux par sous-préfecture, soit 216 «députés territoriaux». A partir de cette nouvelle configuration, l’Anthropologue estime que «le CNT sera en mesure de porter la voix du peuple au forum inter-centrafricain annoncé pour novembre prochain ; pourra par ailleurs se prononcer sur les accords et les contrats nationaux et internationaux qui engagent la vie du peuple ainsi que les intérêts de la nation ; enfin il pourra ouvrir des enquêtes parlementaires pour que justice soit faite aux victimes de la crise centrafricaine».

Créer une Association de victimes
Pour terminer, il a lancé un appel aux victimes ce cette Crise centrafricaine de se constituer en une «Fédération des Associations des Victimes de la Crise Centrafricaine (FAVICA) afin de constituer des dossiers pour la Cour pénal Internationale (CPI), lutter contre l’impunité et obtenir reconnaissance et réparation ». Au cours de ladite conférence, les préoccupations de la presse ont par ailleurs porté sur le budget exsangue de la République Centrafricaine, actuellement sous perfusion, car entièrement soutenu par la communauté internationale, et surtout l’impact de l’augmentation du nombre des Conseillers nationaux sur la vie individuelle des personnes qu’ils représentent quand on sait que après avoir été élus, mêmes des députés se passent des vrais problèmes de leurs électeurs. Aussi, le spécialiste de la langue Sango a-t-il estimé que le salut de la RCA devrait nécessairement passer par la dissolution et le refondation du Conseil National de Transition (CNT), et les personnes qui intégreront cette nouvelle assemblée, dont la durée de vie du CNT serait, officiellement, de six mois, vont-elles être des résidents ou des ressortissants.

Le Professeur Marcel Diki Kidiri, linguiste et anthropologue, est spécialiste du Sango, l’une des deux langues officielles de la République Centrafricaine (RCA), et des cultures centrafricaines. Ancien chercheur au CNRS en France, il est membre à la fois du comité exécutif de MAAYA, le réseau mondial pour la diversité linguistique, et du cercle de Réflexion des intellectuels Centrafricains.
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