Au moins 25 personnes sont mortes à Bambari, dans le centre du pays. L'ex-rébellion Séléka est de plus en plus divisée sur le plan politique et militaire.
Au moins 25 combattants ont été tués dans de violents affrontements à Bambari, dans le centre de la Centrafrique, entre deux factions rivales de l’ex-rébellion Séléka, a indiqué mardi une source au sein de la force africaine Misca. «Au moins 25 personnes, tous des ex-combattants Séléka, ont été tuées lundi dans de violents affrontements qui ont éclaté dans le centre de Bambari entre deux groupes armés», a déclaré un officier de la Misca, s’exprimant sous couvert d’anonymat. Un précédent bilan faisait état de 17 morts. «L’un est le groupe du général Joseph Zoundéko, chef d’état-major de l’ex-coalition Séléka installé à Bambari, et l’autre est celui du général Ali Djarras, comprenant des peuls armés» qui circulent dans la région, a ajouté cet officier. «Les forces française Sangaris et africaine Misca ainsi que des éléments de la gendarmerie et de la police centrafricaines s’activent à protéger les civils», a affirmé cette source.
Des combattants de la Séléka dans la ville de Kuango, le 9 juin 2014 en Centrafrique.
Divisions politiques et militaires
Mais selon une source proche de l’ex-coalition, «les relations entre les différentes factions connaissent une certaine tension liée à la perception de dividendes provenant des sociétés de téléphonie mobile par un camp au détriment des autres». La Séléka, qui avait pris le pouvoir à Bangui en mars 2013 avant d’en être chassée en janvier 2014 suite à l’intervention des forces française et africaine, apparait aujourd’hui de plus en plus divisée sur le plan politique et militaire. Ces nouvelles violences ont en tous cas «replongé la ville de Bambari dans la peur et l’inquiétude» et «de nombreux habitants qui tentaient de quitter leur lieu de refuge ont regagné les sites des déplacés», a expliqué l’officier de la Misca.
La ville, où l’ex-coalition Séléka a installé en mai son nouvel «état-major», avait été le théâtre de violents affrontements en juin et juillet, qui opposaient jusque-là des milices majoritairement chrétiennes anti-balaka à d’ex-séléka à dominante musulmane. Bambari compte près de 30 000 déplacés, d’après le bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires. Les protagonistes de la crise - Séléka et anti-balaka notamment - ont signé fin juillet à Brazaville un accord de cessez-le-feu, mais qui a été déjà violé à plusieurs reprises sur le terrain.