Bangui - Une vingtaine de combattants ont été tués dans de violents affrontements à Bambari, dans le centre de la Centrafrique, entre deux factions rivales de l’ex-rébellion Séléka, a indiqué mardi une source au sein de la force africaine Misca.
"Au moins 17 personnes, tous des ex-combattants Séléka, ont été tuées lundi dans de violents affrontements qui ont éclaté dans le centre de Bambari entre deux groupes armés", a déclaré à l’AFP un officier de la Misca, s’exprimant sous couvert d’anonymat.
"L’un est le groupe du général Joseph Zoundéko, chef d’état-major de l’ex-coalition Séléka installé à Bambari, et l’autre est celui du général Ali Djarras, comprenant des peuls armés" qui circulent dans région, a ajouté cet officier.
"Il s’agit d’un bilan qui reste provisoire vu l’intensité des combattants et de l’armement utilisé.Certains ont utilisé des lance-roquettes" selon la même source qui n’a pas pu préciser la raison qui a poussé ces groupes à l’affrontement.
Mais selon une source proche de l’ex-coalition, "les relations entre les différentes factions connaissent une certaine tension liée à la perception de dividendes provenant des sociétés de téléphonie mobile par un camp au détriment des autres".
La Séléka, qui avait pris le pouvoir à Bangui en mars 2013 avant d’en être chassée en janvier 2014 suite à l’intervention des forces française et africaine, apparait aujourd’hui de plus en plus divisée sur le plan politique et militaire.
Ces nouvelles violences ont en tous cas "replongé la ville de Bambari dans la peur et l’inquiétude" et "de nombreux habitants qui tentaient de quitter leur lieu de refuge ont regagné les sites des déplacés", a expliqué l’officier de la Misca.
La ville, où l’ex-coalition Séléka a installé en mai son nouvel "état-major", avait été le théâtre de violents affrontements en juin et juillet, qui opposaient jusque-là des milices majoritairement chrétiennes anti-balaka à d’ex-séléka à dominante musulmane.
Bambari compte près de 30.000 déplacés, d’après le bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires.
Les protagonistes de la crise - Séléka et anti-balaka notamment - ont signé fin juillet à Brazaville un accord de cessez-le-feu, mais qui a été déjà violé à plusieurs reprises sur le terrain.