Bangui- Une délégation du gouvernement de transition centrafricain s’est rendue au Bénin pour y rencontrer l’ex-président Michel Djotodia, qui vit aujourd’hui en exil à Cotonou et veut que son pays retrouve "la paix", a rapporté la radio publique centrafricaine.
"(...) Je peux dire que le président Michel Djotodia est pour la paix", a déclaré mardi soir à la radio le conseiller politique et porte-parole de la présidence, Anicet-Clémant Guiyama Masogo, qui conduisait la délégation ayant rencontré l’ex-chef d’Etat.
Cette délégation gouvernementale s’est rendue à Cotonou le week-end dernier, où M. Djotodia vit en exil depuis qu’il a démissionné en janvier 2014.
Chef de la rébellion à dominante musulmane de la Séléka, M. Djotodia était arrivé au pouvoir en mars 2103, à la faveur de la prise de Bangui par son mouvement et de la chute du régime de François Bozizé.
Le passage aux affaires de la Séléka a été désastreux pour le pays.
Derrière une gouvernance en trompe l’oeil, il a été marqué par des pillages généralisés et d’innombrables exactions sur les populations civiles qui ont ensuite nourri une haine profonde contre la minorité musulmane, assimilée aux rebelles.
Affaiblie par l’intervention de l’armée française et de la force africaine Misca, la Séléka avait dû évacuer Bangui début 2014 et s’est retirée depuis lors dans ses fiefs du nord du pays, où elle est aujourd’hui très divisée.
"Le président Michel Djotodia s’est engagé pour que les Centrafricains ne puissent plus connaitre les violences, les destructions, les pillages, les viols", a assuré mardi soir à la radio le conseiller Guiyama Masogo.
Ce déplacement d’une délégation gouvernementale au Bénin était "une première étape", a annoncé le conseiller présidentiel.
"A côté de l’ex-Séléka, il y a aussi les (milices) anti-balaka à la tête desquels il y a le président Bozizé (...). Et donc dans les prochaines étapes auxquelles pense la présidente (Catherine Samba Panza), il y a ce contact direct" avec M. Bozizé qui "doit être impliqué dans le processus", selon M. Guiyama Masogo.
Ce déplacement d’une délégation gouvernementale au Bénin était "une première étape", a annoncé le conseiller présidentiel.
"A côté de l’ex-Séléka, il y a aussi les anti-balaka à la tête desquels il y a le président Bozizé (...). Et donc dans les prochaines étapes auxquelles pense la présidente (Catherine Samba Panza), il y a ce contact direct" avec M. Bozizé qui "doit être impliqué dans le processus", selon M. Guiyama Masogo.
Les protagonistes de la crise centrafricaine -Séléka et anti-balaka (milices à majorité chrétienne) notamment- ont signé fin juillet à Brazaville un accord de cessez-le-feu, qui a été déjà violé à plusieurs reprises sur le terrain.
Un nouveau Premier ministre, Mahamat Kamoun, a été nommé depuis lors et un nouveau gouvernement de transition a été formé, élargi et se voulant "inclusif", comprenant notamment des représentants des groupes armés. Il est néanmoins contesté par plusieurs acteurs politiques, en particulier par la Séléka qui affirme n’y avoir mandaté aucun ministre.
acp-hba/jpc