L’Accord de cessez-le-feu signé à Brazzaville en juillet a failli, comme personne ne le respecte.
Ce qui en clair signifie tout simplement qu’il n’existe pas. Une sorte de bébé mort né. C’était évident que le processus dès le départ, pas préparé, pas négocié en amont ne pouvait fonctionner, et que ceux qui s’appuyaient dessus pour exiger des changements au pouvoir, étaient soit des menteurs, soit des ignorants. Car qui va comprendre que c’était N’Zapayéké le verrou à faire sauter pour parvenir à la paix, et qu’avec Kamoun ce serait mieux ?
En conséquence, le nouveau gouvernement, à peine mis en place est déjà sous le feu des critiques. Et elles abondent. Il y a 3 jours, le numéro trois de la Séléka, Mohamed Moussa Dhaffane ouvrait le feu.
“La Séléka n’a désigné personne pour le représenter dans ce nouveau gouvernement formé par le premier ministre Mahamat Kamoun,” a-t’il commencé par dire. “Ceux qui sont entrés dans le présent gouvernement l’ont fait de leur propre chef, et non au nom de la Séléka. [...] La Séléka se réserve le droit de reconsidérer les accords de juillet,” dit-il.
Ailleurs, presque toute la classe politique centrafricaine a désavoué. Le parti Kwa na Kwa (KNK) se s’estime floué, tout comme Joachim Sioké Rainaldy, le premier vice-président du parti RDC, le Rassemblement démocratique centrafricain, et assurant actuellement la présidence tournante de l’AFDT, l’Alliance des forces démocratiques pour la transition mis en place par Martin Ziguélé. Sur RFI il déclarait : “Ce n’est pas un gouvernement d’ouverture selon les recommandations du Dialogue. [...] Au regard de la composition de ce gouvernement mis en place sur la base régionale ou ethnique
– parce qu’ici on confond toujours tout -, il y a la représentation de toutes les régions et de toutes les ethnies, mais maintenant nous sommes en République.
Ce n’est pas cela qui importe. C’est plutôt les grands courants d’opinion, les grands courants politiques. Si on prend ces critères en compte, ce n’est pas un gouvernement d’ouverture.”
Effectivement, le dit “gouvernement d’ouverture” mis en place sur les ordres de Samba-Panza ressemble à une cour des miracles dans laquelle il y a de tout et surtout du n’importe quoi.