Près de 20 millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire «aiguë» en Afrique de l'Est et Centrale. «Les pays concernés sont le Soudan du Sud, la République centrafricaine (RCA), le Kenya, la République démocratique du Congo (RDC) et la Somalie tous touchés par des conflits».
Près de 20 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire «aiguë» en Afrique de l'Est et centrale, contre 15,8 millions en 2013, selon des organisations humanitaires.
«La situation générale dans la région s'est détériorée très rapidement ( ) le taux de malnutrition aiguë globale (GAM) dépasse les 20%, notamment dans certaines zones du Soudan du Sud, de la RCA, de la Somalie et du nord du Kenya, alors que le seuil d'urgence établi par l'Organisation mondiale de la santé est de 15%», a affirmé le Groupe de travail régional sur la sécurité alimentaire et la nutrition (FSNWG), une instance multipartite dirigée par l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Le FSNWG a averti que la situation pourrait encore s'aggraver si aucune intervention rapide n'est mise en place.
«Le FSNWG est persuadé qu'en l'absence d'intervention multisectorielle accrue et immédiate, la situation des populations touchées en matière d'alimentation et de nutrition risque de s'aggraver encore davantage», ajoute la même source qui précise que les pays où l'insécurité alimentaire et nutritionnelle est «la plus préoccupante» sont le Soudan du Sud, la RCA, la RDC et la Somalie qui comptent à eux seuls plus de 10 millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire.
Au Soudan du Sud, où environ un million de personnes ont été déplacées par les violences, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a averti dans son dernier rapport que bien que la famine n'ait pas été déclarée, «les humanitaires s'inquiètent de l'insécurité alimentaire sévère et de la mauvaise situation nutritionnelle».
Selon l'OCHA, les organisations humanitaires ont interrompu leurs activités de distribution, notamment alimentaire, après l'assassinat de six travailleurs humanitaires locaux dans l'Etat du Nil supérieur.
En Somalie, où une famine a fait environ 250.000 morts il y a trois ans, majoritairement des femmes et des enfants de moins de cinq ans, l'Unité d'analyse de la sécurité alimentaire et de la nutrition (FSNAU, un organe de la FAO) a mis en garde que la sécurité alimentaire «devrait se détériorer» dans les mois à venir en raison de la baisse de production agricole, de la hausse des prix des biens de première nécessité et de la baisse de la production de bétail.
Le gouvernement somalien a en effet déjà déclaré la sécheresse dans 7 des 18 régions du pays et l'Onu a prévenu que la Somalie risquait de sombrer à nouveau dans la famine.