Près de 200 participants réunis le 23 mars 2015 à Brazzaville en république du Congo, se sont séparés sur l’engagement de travailler en vue de permettre l’accès aux services financiers formels pour un plus grand nombre de personnes, parmi les populations d’Afrique centrale. « Nous allons voir avec les Etats membres, comment les recommandations qui ont été formulées ici pourront être mise en œuvre », a fait savoir Lucas Abaga Nchama, le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale qui co-organisait l’événement.
Toutefois aucun calendrier n’a été donné du fait d’une situation qui impose que les décisions importantes soient prises par les chefs d’Etat des pays membres. La rencontre aura surtout été l’occasion d’un partage d’expérience et de connaissance sur le sujet, mais aussi d’un échange d’informations sur les avancées réelles qui ont été menés par les uns et les autres.
Parmi les initiatives pour l’amélioration de l’inclusion financière, la Banque Centrale d’Afrique Centrale, a parlé de la mise en place d’un fonds de garantie qui compterait aujourd’hui 100 milliards de FCFA, la baisse continue de ses différents taux d’intervention sur les cinq dernières années. Des exemples venus du Rwanda, de la République démocratique du Congo, du Congo et du Cameroun ont permis de comparer plusieurs autres expériences
Pour certains participants cependant, toutes ces mesures ont un point commun, elles ont davantage porté sur les conditions d’amélioration de l’accès au crédit, qui ne concerne au plus que 20% de la population ayant une source formelle de revenu.
« J’ai juste la crainte, que l’on se dise que l’inclusion financière, c’est le fait pour tout le monde de pouvoir accéder au crédit ce qui ne peut être une chose cohérente. Même lorsqu’on est pauvre, à un niveau on est obligé de faire des achats ou de garder son argent. L’inclusion financière devrait pouvoir les toucher aussi », a expliqué un responsable de la RDC présent à l’événement.
Des promoteurs de microfinance ont fait remarquer, pour leurs parts, que, bien que leurs établissements soient le seul salut des populations à très bas revenus pour l’accès au crédit, et malgré les innovations qu’ils mettent en place pour adapter le crédit, les incitations de la banque centrale comme la garantie, ou encore les taux d’appel d’offre, ne produisent pas toujours des incidences positives directes sur leurs activités.
Une chose que M. Abaga Nchama a reconnue et mise en perspective, dans la liste des mesures qu’il faudra prendre en vue d’améliorer l’inclusion financière. Mais de toute évidence, le premier défi sera celui de la collecte des données qui permettra une intervention efficace des dirigeants, dans une sous-région où, comme dans beaucoup d’autres en Afrique, l’informel concerne au moins 70% des activités.
Au niveau du FMI et de la Banque mondiale, de récents rapports existent, mais ne seront pas rendus publics avant le mois de mai 2015. Les informations qu’ils contiennent devraient permettre d’avoir une idée plus récente de la situation de base aussi bien dans le monde que dans la région.
Idriss Linge