Le conflit en Centrafrique, une guerre civile qui a pris la religion comme prétexte. Musulmans et chrétiens s'affrontent. Les exactions dans les deux camps sont terribles. À partir de septembre 2013, Michaël Zumstein se rend à plusieurs reprises dans ce pays. L'exposition "De terreur et de larmes" est à découvrir au Festival Visa pour l'image jusqu'au 14 septembre 2014.
À partir de septembre 2013, Michaël Zumstein se rend à plusieurs reprises en Centrafrique. Il est témoin des violences contre les civils chrétiens. Puis, lorsque le rapport de force s'inverse et que les anti-balaka, milices chrétiennes d'autodéfense, forcent la population musulmane à l'exode, il photographie un déchaînement de violence sans précédent que rien ne semble pouvoir enrayer.
Séléka et Antibalaka, un conflit confessionnel
En mars 2013, la Séléka, mouvement rebelle hétérogène, prend le pouvoir à Bangui et fait tomber le régime corrompu de François Bozizé qui lui-même avait accédé au pouvoir suite à un coup d’état. Mais la Séléka, coalition de groupes très hétérogènes appuyés par des mercenaires étrangers, des brigands et des coupeurs de route, éclate. Elle sera officiellement dissoute à la mi-septembre.
En l'absence d'un commandement unifié et fort, les exactions contre les populations civiles se multiplient. En plus de ces exactions, un conflit à teneur confessionnelle se profile. Les membres de la Séléka sont essentiellement de confession musulmane, pratiquants ou non, alors que la population centrafricaine est composée à 80 % de chrétiens.
Le conflit cristallise les sentiments d'appartenance religieux et, après les pillages de la Séléka, des groupes d'autodéfense chrétiens, les antibalaka, se sont regroupés pour s’en prendre aux musulmans.