Un accrochage a opposé jeudi soldats français et miliciens anti-balaka à Bossangoa, dans le nord-ouest de la Centrafrique, faisant au moins un mort parmi les miliciens et plusieurs blessés, a-t-on appris de sources concordantes.
"Un échange de tirs a eu lieu jeudi à Bossangoa entre soldats français de l'opération militaire Sangaris et des miliciens anti-balaka" suite à une opération de désarmement, a affirmé une source de la force africaine Misca sur place.
"Deux miliciens anti-balaka ont été tués et plusieurs blessés", a déclaré la source.
A Bangui, une source de l'opération Sangaris a confirmé l'incident, mais évoque un seul mort côté anti-balaka.
Sangaris "s'est employée à neutraliser des éléments porteurs d'armes. Cela a entrainé des comportements hostiles et de vives tensions au cours desquelles un milicien blessé a trouvé la mort", a affirmé la source française.
Selon la source africaine, ces heurts ont éclaté après "l'arrestation du commandant des anti-balaka" de Bossangoa, dans le cadre de l'opération de désarmement.
Les miliciens ont alors "manifesté leur mécontentement dans les rues et quartiers, barricadant la voie publique, pillant et saccageant les maisons du maire et de son adjoint", a raconté la source de la Misca.
"La situation est sous contrôle des forces internationales Sangaris et Misca", a-t-elle ajouté.
La ville de Bossangoa est le chef-lieu de la préfecture de l'Ouham, théâtre ces derniers mois d'attaques et d'affrontements entre milices chrétiennes anti-balaka se réclamant du président déchu François Bozizé et de l'ex-rébellion Séléka, majoritairement musulmane.
Ces violences ont fait plusieurs dizaines de morts et entraîné des déplacements de population vers d'autres régions du nord-ouest et Bangui.
La plupart des musulmans, qui coexistaient pacifiquement avec les chrétiens depuis des décennies, se sont retrouvés assimilés aux ex-combattants Séléka, et ont dû fuir la ville pour se réfugier au Tchad voisin.
La Centrafrique connait depuis plus d'un an des violences intercommunautaires meurtrières, opposant principalement l'ex-rébellion Séléka, au pouvoir de mars 2013 à janvier 2014, aux milices anti-balaka.
Malgré la présence des 2.000 militaires français de l'opération Sangaris et de quelque 5.000 soldats de la Misca, les exactions des groupes armés contre les civils continuent.
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