La Coordonnatrice Humanitaire principale en République Centrafricaine (RCA), Mme Claire Bourgeois, a effectué une mission conjointe avec UNICEF, HCR et le Ministère de l’action humanitaire à Batangafo, Kabo et Moyen Sido (préfecture de l’Ouham) du 26 au 29 aout dernier. La délégation a rencontré les autorités, les partenaires humanitaires et la population locale dans la région, afin de constater la situation des personnes déplacées.
A Batangafo, dans cette ville qui fut un exemple pour ses relations intercommunautaires pacifiques, la cohésion sociale semble rompue. Des populations musulmanes ont fui vers d’autres quartiers et au dehors de la ville, tandis que les populations chrétiennes se retrouvent majoritairement dans des sites des personnes déplacées dans une situation extrêmement précaire. La communauté est divisée.
« Cette visite nous a alerté sur l’ampleur du problème intercommunautaire dans ces régions. Les personnes déplacées à Batangafo vivent dans des conditions inacceptables. Les familles musulmanes n’ont pas accès au marché et le taux de criminalité y inclus contre les humanitaires continue de croitre. Je lance un appel à tous de faire de plus grands efforts pour reprendre le dialogue et respecter les engagements pris à Brazzaville, lors de la signature d’un accord de cesser le feu», a déclaré Mme Bourgeois. Ces accords prévoient également le respect de l’aide humanitaire qui ne vise qu’à soulager tout un chacun.
Lors du déplacement vers le site de Lady qui abrite plus de 10 000 personnes dont 6700 nouvellement déplacées, la mission a été frappée par le niveau de malnutrition. Femmes, enfants : tous souffrent de cette situation de déplacement, et spécialement ceux qui se réfugient dans la forêt. Les partenaires humanitaires préparent une réponse immédiate à cette problématique.
La délégation a aussi visité les personnes déplacés qui ont été relocalisées de PK12 à Kabo et Moyen Sido.
« Nous avons reçu un accueil chaleureux des autorités locales et des personnes vivant au site des déplacés nommé par les autorités locales de Kabo et Moyen Sido « village de la paix ». Les acteurs humanitaires travaillent avec la population locale pour améliorer les conditions de vie de toutes les communautés. Etant donné que l’administration locale joue un rôle primordial dans la cohésion sociale, et la paix, il est primordial que ces administrations reçoivent l’appui nécessaire pour assurer leurs fonctions.
Plus de 100 organisations œuvrent actuellement dans tout le pays pour apporter l’assistance humanitaire aux personnes vulnérables et affectées par la crise que traverse la Centrafrique. Les financements qui atteignent à peine 50 % des besoins sont encore insuffisants. Ce qui limite tant les capacités de réponse aux urgences que les programmes sur la résilience.