Inconnue de la classe politique centrafricaine qui est responsable du chaos qui sévit actuellement dans son pays, la cheffe de l’état de la transition centrafricaine Cathérine Samba Panza est très contestée en sourdine et souffre d’une impopularité jamais égalée, 8 mois son arrivée au pouvoir.
Alors qu’elle gérait son entreprise d’assurance avec tact et brio, CSP qui a été fabriquée contre toute attente par la France pour diriger la transition se révèle comme une piètre politique. Elue par des conseillers proches des anciens chefs de l’exécutif Djotodia et Tiangaye sur la base de l’appartenance à leur clan, leur religion, leurs systèmes ou leurs réseaux , Samba-Panza a oublié les nombreuses attentes de son peuple.
Si le sanguinaire Djotodia a aussitôt saisi le tribunal pour poursuivre son homologue le dictateur déchu François Bozizé après son arrivée au pouvoir, Cathérine Samba-Panza en tant que première juge n’a manifesté aucune volonté allant dans le sens du décernement d’un mandat international contre ce dernier qui coule une vie douce à Cotonou.
Depuis son « élection » Samba Panza n’a visité que deux villes de provinces et rechigne à aller au contact de son peuple. A Bangui le pouvoir s’appuie sur les chefs de Seleka et des Anti-balaka qu’il corrompt au profit de la masse dont ces derniers prétendent défendre les intérêts.
La présidente n’a pas réussi à réarmer les FACA face au refus de la communauté internationale selon ses dires. C’est sans doute sur ce terrain que la détermination de la première responsable était attendue. CSP a semble-telle oublier d’envoyer les jeunes dans la rue comme elle l’a fait à travers l’ancien PM Nzapayèkè qui avait marché pour préserver le précieux pouvoir du clan. C’est ce que l’on appelle la politique de deux poids, deux mesures.
Djotodia est toujours au pouvoir grâce à ses nombreux lieutenants parmi lesquels Kamoun, Kadre, yacoub, Sabone de l’ART etc . Cet ex pauvre devenu milliardaire in no time grâce au sang des centrafricains qui continue de se couler au lieu d’être considéré comme un diable, demeure le mentor attitré et un référent pour la présidente Cathérine Samba-Panza.
Selon nos informations la présidente aurait appelé Djotodia pour lui demander de forcer les extrémistes de la Séléka à rentrer dans le gouvernement de Kamoun 1. Ce dernier lui aurait répondu que c’était le terrain qui commandait.
Autre élément à signaler l’autoglorification de la présidente qui ne manque pas l’occasion ces derniers temps de déclarer que la population soutien ses actions et qu’elle a bien accueilli la nomination de Kamoun comme premier ministre.
En réalité le divorce est consommé depuis longtemps entre la population abandonnée à elle même et la présidente qu’elle considère depuis de longs mois comme une séléka. Le peuple centrafricain bien que majoritairement analphabète déteste les politiciens et ne sait plus à quel saint se vouer.
Les centrafricains surtout ceux qui sont oubliés dans les provinces sont seulement fatigués et exaspérés de constater que Cathérine Samba-Panza ne se démarque pas des vielles habitudes qui ont plombé le développement de ce pays.
Entourée des repris de justice, des retraités, des Has been, des militaires improvisés et de beaucoup de membres de sa famille, la cheffe d’Etat a sans doute oublié qu’elle avait été plébiscitée pour colmater les brèches d’un retour à la normalité. Les délices du pouvoir aidant CSP s’est entourée d’une équipe qui semble désormais décider de préserver les acquis du clan en vue des échéances futures.
C’est ce qui explique sans doute l’absence du critère de la volonté, de la probité et de l’intégrité dans le choix des personnels de la présidence pour lesquels le peuple n’a pas d’importance.
Wilfried Maurice SEBIRO