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La MINUSCA fera-t-elle mieux que la MISCA ?
Publié le lundi 15 septembre 2014  |  Lepays.bf
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© Autre presse par DR
Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA)
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Longtemps annoncé et plusieurs fois reporté, le déploiement des Casques bleus en Centrafrique est enfin une réalité. En effet, c’est aujourd’hui 15 septembre 2014, que la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) passe le témoin à la Mission des Nations unies de soutien à la Centrafrique (MINUSCA). C’est au total 1800 soldats et policiers qui vont se joindre aux 5 800 hommes déjà déployés sur place, avec pour mission de protéger les populations, désarmer les ex-combattants, soutenir la transition politique et favoriser la distribution de l’aide humanitaire.

La Séléka et les Anti-balaka ne semblent pas prêts à déposer les armes

Jugez-en vous-mêmes. Il s’agit là d’un travail de bénédictin pour qui connaît le contexte sociopolitique en RCA, caractérisé par la haine religieuse sur fond de violence tous azimuts. La Séléka et les Anti-balaka qui se sont juré une lutte à mort, ne semblent pas prêts à déposer les armes et ce, en dépit des multiples efforts conjugués des pays voisins de la RCA et de la communauté internationale, notamment la France à travers l’opération Sangaris. Au moment où on croit avoir aplani les difficultés, surgit toujours une nouvelle paire de manches, compromettant ainsi toute sortie de crise. Et ce n’est pas la MISCA qui dira le contraire, elle qui a toujours eu maille à partir avec les combattants de la Séléka et des Anti-balaka. Elle a dû même, par moments, plier l’échine face à l’intransigeance de ces deux milices qui ont contribué à mettre le pays sens dessus dessous. On se rappelle qu’avant la MISCA, c’est la FOMAC (Force d’Afrique centrale) qui était chargée de protéger les populations durement éprouvées par les exactions de ces deux milices. La suite, on la connaît.

La priorité consiste à ramener la paix et à ressusciter l’Etat centrafricain

Très vite débordée, la FOMAC a passé le témoin à la MISCA, le 19 décembre dernier, qui, à son tour, n’a pas tardé à montrer ses limites. Car il faut le dire, des Centrafricains, et Dieu seul sait s’ils sont nombreux, ont été tués ou brûlés vifs par d’autres Centrafricains, au nez et à la barbe des soldats de la MISCA qui, dans bien des cas, ont gardé l’arme au pied. Certes, à leur décharge, on peut relever l’immensité du territoire centrafricain et l’insuffisance de moyens mis à leur disposition, mais il sied de rappeler qu’aucun sacrifice n’est de trop quand il s’agit de sauver une vie humaine. C’est dire donc que la MISCA n’a pas fait dans la dentelle ; elle qui, au regard de sa composition, était censée mieux connaître l’âme centrafricaine que les soldats français de Sangaris. Pourtant, ces derniers ont, dans bien des cas, ravi la vedette aux soldats de la MISCA qui donnaient l’impression d’être plus en villégiature que sur un champ de guerre. Cela dit, on espère que la MINUSCA qui vient de prendre le relais fera mieux, en se montrant à la hauteur de la tâche. Elle doit faire la différence avec la MISCA, si elle ne veut pas donner raison à tous ceux-là qui pensent déjà qu’elle constitue une « mission de trop ». Car dans un pays comme la RCA, la priorité des priorités consiste à ramener la paix et à ressusciter progressivement l’Etat centrafricain presqu’en lambeaux. Pour cela, il faudra, s’il y a lieu, recourir parfois à l’usage de la force, pour rappeler à l’ordre tous ces fauteurs de troubles qui ne veulent pas d’un retour à la normale. Ce qui suppose qu’au lieu d’un simple mandat de maintien de la paix, il faudra donner un pouvoir de répression aux Casques bleus de la MINUSCA. Car pour maintenir la paix, il faut d’abord l’instaurer. Et pour instaurer la paix, il faut combattre les ennemis de la paix.

Boundi OUOBA
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