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REPORTAGE/Cérémonie officielle de passage à la MINUSCA
Publié le mardi 16 septembre 2014  |  lanouvellecentrafrique.info
Centrafrique:
© Autre presse par DR
Centrafrique: la Misca suspend un commandant après la disparition de 11 civils à Boali
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Le passage officiel du vert de l’Union Africaine au bleu de l’ONU a eut lieu ce lundi à Bangui au camp militaire de M’Poko.
Mais auparavant, en ces mêmes lieux, le samedi 13 septembre, un vibrant hommage a été rendu par l’Union Africaine aux soldats et au personnel de la MISCA, la mission inter-africaine de soutien à la Centrafrique, en présence de la présidente par interim de la RCA Mme Catherine Samba-Panza, d’Alexandre N’Guendet, le président de la CNT, le Conseil National de Transition, de l’ambassadeur de France Charles Malinas, de nombreux corps constitués et des représentants des pays contributeurs.
La mission de la MISCA sous béret vert africain aura duré en tout 9 mois.
Occasion pour leur chef, le général Jean-Marie MOKOKO de rendre un grand hommage à ces soldats africains tombés au champ d’honneur en RCA :
“Plus d’une trentaine de ces jeunes gens sont morts en terre centrafricaine, [...] J’exhorte, j’implore même tous ceux qui peuvent oeuvrer d’avantage d’apaisement dans ce pays, à se donner la main et à chasser l’amertume de leurs coeurs et de leurs esprits.”

Pour la présidente Samba-Panza en prenant la parole, elle a déclaré que de nombreuses vies humaines ont été sauvées par les interventions de la MISCA, et a estimé que Bangui la capitale avait presque retrouvée sa quiétude.

Dimanche à New York, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU a parlé de “la collaboration exemplaire entre l’Union Africaine et l’ONU”, et se félicitait du transfert d’autorité de la MISCA à la MINUSCA.
“Ce transfert d’autorité représente la réussite complète du mandat de la MISCA et le commencement de l’action militaire et policière de la MINUSCA en République centrafricaine”, a-t’il déclaré, tout en appelant les protagonistes du conflit à “cesser immédiatement les violences” et à faire progresser la transition politique.

Lundi, à la base de M’Poko, la cérémonie officielle de passage concret MISCA- MINUSCA s’est déroulé devant de nombreux officiels.
La présidente de la RCA, Samba-Panza, son Premier ministre Mahamat Kamoun, Babacar Gaye le patron de la MINUSCA, Hervé Ladsous, le chef des opérations de l’ONU, entre autres, et également la présidente de la commission de l’Union Africaine Mme Nkosazana Zuma qui a fait le déplacement de Bangui.

La cérémonie a démarré symboliquement lorsque Hervé Ladsous a remis le béret bleu ONU au commandant de la Force de la MINUSCA, le général camerounais Tumenta Chomu, puis ensuite à cinq militaires et cinq policiers.
Ensuite, tous les contingents militaires réunis sont passés du béret vert au béret bleu.

LA PLUIE S’EN EST MELEE

Assez vite le ciel s’est obscurci, un vent s’est mis à souffler, et enfin la pluie.
Ce qui contraignit les défilés et les discours à se dérouler sous la pluie.
A noter parmi les discours, celui de la présidente de la Commission de l’Union Africaine Nkosazana Zuma :
“La transformation de la MISCA en MINUSCA ne veut pas dire que l’Union Africaine a cessé sa présence en Centrafrique. [....] Je rend hommage au personnel de la MISCA et à ses chefs.”

Pour Babacar Gaye le chef de la MINUSCA : “Notre mission peut se résumer en un triptyque : protéger la population, appuyer le processus politique et contribuer à la restauration de l’autorité de l’Etat”.

QUI DEDANS ?

Le défilé a permis de s faire une idée des troupes qui composent la MINUSCA, notamment les nouvelles, venant s’ajouter aux 5700 de la MISCA comme le Bangladesh ou le Pakistan avec 1.100 hommes.

La mission MINUSCA, contrairement à celle de la MISCA devrait bénéficier de meilleurs moyens de financement et d’un soutien aérien.

Mais aucune date de fin de complément des contingents prévus à 12.000 hommes n’a été avancé, ce qui déjà a soulevé des inquiétudes, comme celle d’Anne-Marie Brinkman, responsable d’une organisation humanitaire qui a déclaré :
“Le déploiement d’aujourd’hui est important. Mais il est crucial que la communauté internationale honore ses engagements en RCA et parvienne dès que possible à un déploiement complet”.

Répondant à notre sollicitation, le général Gaye a tenu à préciser que : “L’engagement en cours a besoin de l’assistance des organisations régionales, y compris celles de la CEEAC et de l’Union Africaine, car elles sont vitales.
Ce ne sera pas seulement le succès de l’ONU, ce sera le succès de la communauté internationale toute entière pour aider la Centrafrique à se remettre sur pieds et à entrer dans une stabilisation durable.”

Des paroles faisant écho à celles de son patron Ban Ki-Moon à New York qui soulignait l’importance de la médiation et de l’assistance des partenaires internationaux, dont celui de la CEEAC dans le processus de la restauration de la justice, et de la protection des droits humains en RCA.

RADIO GUIRA

Afin de faciliter la communication avec le public, comme à l’époque de la précédente mission ONU en RCA, la MINUSCA aura sa propre radio, appelée GUIRA.FM, et inaugurée conjointement par Babacar Gaye et Hervé Ladsous.

LA MINUSCA FERA T’ELLE MIEUX QUE LES AUTRES ?

Comme l’AFP l’a titré récemment : “La Centrafrique, championne du monde des interventions internationales”.
Car cette mission de l’ONU acronymée MINUSCA sera la dixième du genre dans le pays.
Toutes jusque là ont failli à amener un semblant de stabilité dans ce pays agité depuis quasiment son indépendance.
Un pays ignorant la démocratie, mais uniquement les coups d’Etat à répétition et l’incurie des ses politiciens, ce qui en fait l’une des nations les plus pauvres et les moins éduquées de la planète.

Et contrairement aux crises passées, celle-ci est la plus insolite et la plus incompréhensible, n’obéissant à aucune logique, à part celle de la haine primitive de l’autre et de la bêtise humaine.
Ce qui la rend extrêmement difficile à contrôler, et à fortiori à juguler.
C’est une guerre civile, et les militaires le diront : “rien de pire qu’une guerre civile.”
C’est un monstre bicéphale : Séléka et Anti-Balaka jouissant jusqu’à cet instant d’une pleine et totale impunité pour leurs crimes quotidiens des civils. Manipulant les autorités, au point de jouir des facilités des arcanes du pouvoir.
C’est sans doute conscient du laxisme du pouvoir de Bangui vis-à-vis de ces bandes armées qu’Hervé Ladsous avait déclaré que la MINUSCA jouirait également de pouvoirs politiques. La preuve en est la présence de la britannique Diane Corner, ex Ambassadrice du Royaume uni à Kinshasa, nommée à Bangui par Ban Ki-moon pour prendre en mains ces aspects politiques des choses.

En début de ce mois de septembre, un diplomate occidental à Bangui déclarait froidement : “L’Etat n’existe plus dans ce pays. On est face au néant, [...] Il va falloir tout repenser, tout reconstruire. Et les Centrafricains n’ont pas les capacités pour cela, disons-le clairement.”

Cependant, le MAL N’EST QUE CENTRAFRICAIN, et l’infantilisation n’y changera rien.
Nul ne peut penser à la place d’un autre, encore moins reconstruire ce que lui-même a détruit à sa place.
Et si les centrafricains n’ont pas la capacité pour “ça”, alors c’est peine perdue !
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