Le pape François est fortement revenu sur les thèmes de la paix et de la guerre samedi et dimanche derniers. Rendant une visite historique samedi à un cimetière militaire du nord-est de l'Italie, à Redipuglia, le Souverain pontife s'était déjà élevé contre l'absurdité de la guerre. « La guerre est une folie. Son plan de développement est la destruction de ce que Dieu a créé de plus beau : l'être humain ».
Et dimanche, lors de la prière mariale de l'Angélus Place Saint-Pierre, le chef de l'Église catholique s'est étonné que la leçon de la Première guerre mondiale ne porte pas, qu'il y a une Deuxième guerre mondiale et de nombreux autres conflits qui se poursuivent même de nos jours. « Mais, quand donc, apprendrons-nous la leçon de l'histoire ? » Quand l'homme du 21è siècle cessera-t-il de reproduire les folies meurtrières des siècles passés ? La guerre n'est jamais la solution, a fortement martelé encore le pape dimanche, cette fois à propos de la République centrafricaine. Saluant l'installation dans le pays de la force de l'ONU de maintien de la paix, le pape François a souhaité que « la violence cède le pas le plus rapidement possible au dialogue, que les parties opposées laissent de côté les intérêts particuliers et œuvrent pour que chaque citoyen, quelle que soit son ethnie ou sa religion, puisse coopérer à l'édification du bien commun ».
Le Souverain n'entend visiblement pas que la crise centrafricaine devienne aussi une crise des croyants, accentuant le clivage d'une République centrafricaine où les tensions peuvent d'un moment à l'autre devenir des tensions entre religions. « Séléka » et « Anti-balaka » sont des réalités nouvelles semblant sortir de nulle part dans une nation qui ne s'était pas signalée jusqu'ici par ce type clivages.
Dans une autre adresse à des responsables religieux réunis à Anvers vendredi dernier, le pape François appelait les religions du monde à s'unir contre la guerre. Il écrivait notamment : « La guerre est un massacre insensé ; elle entraîne les gens dans une spirale de violences difficiles à maîtriser ; elle met à néant ce que des générations ont mis longtemps à bâtir ». Et il ajoutait que « le temps est venu » pour que les croyants s'impliquent dans le devoir d'éteindre les incendies allumés par la démesure de l'homme et favorisent, plus que jamais, les conditions de la coexistence pacifique des humains.
C'est pourquoi le pape a dit fortement espérer que le déploiement de la mission de l'ONU en Centrafrique, lundi, soit « pour favoriser la pacification et protéger la population civile qui souffre les conséquences d'un conflit en cours ». Le Vatican salue cette initiative qui relève du devoir de solidarité qu'il ne cesse d'invoquer pour un monde qui semble aller à la dérive. « J'encourage les efforts de la communauté internationale qui vient aider les Centrafricains de bonne volonté », a dit le pape dimanche.