Depuis un mois, une peur bleue s’est ajoutée à celle que la République Centrafricaine connait depuis Décembre 2012 avec la Séléka puis les Antibalaka, deux groupes armés irrespectueux des droits de l’homme.
Cette peur est liée à la présence du virus Ebola en RDC, un des pays frontaliers de la RCA. Cette peur s’est accentuée, ces derniers jours, suite au manque de la volonté dont font preuve les autorités qui, continuent de tâtonner sur le processus des ripostes à mettre en place en cas d’attaque de cette maladie.
La présence signalée de cette maladie est une menace réelle qui doit, raisonnablement, susciter une dynamique de combat national pilotée par le gouvernement vu que le Centrafrique partage plusieurs milliers de
Km de frontière avec la RDC.
Depuis que la maladie à virus Ebola est signalée en RDC, la mobilisation du coté centrafricain tarde à se mettre au point. Le gouvernement sinon le ministère de la santé se cherche et continue de se chercher jusqu’aujourd’hui. Ce qui semble être ignoré, c’est que cette maladie n’attend personne.
Au moment où le virus était signalé de l’autre coté de la rive, l’on s’attendait à une mobilisation générale de la part du gouvernement à l’image de leur homologues africains. En Centrafrique les autorités ont d’autres préoccupations.
Le gouvernement centrafricain pense que lutter contre Ebola c’est organiser des conférences, les débats qui n’ont aucune incidence sur le terrain. Jusque là, le plan de contingence annoncé en grande pompe par le ministère de la santé n’est pas encore opérationnel au niveau des frontières fluviales où les échanges avec les Congolais sont plus intenses et dangereux.
Lorsqu’un cas suspect de la maladie avait été signalé, nos autorités avaient annoncé la mise en œuvre rapide de ce plan de contingence au niveau de frontières. L’opinion s’attendait à ce que des systèmes de contrôle soient installés à l’aéroport et sur les ports où traversent quotidiennement plusieurs centaines de Congolais et Centrafricains pour diverses activités.
Mais le contact établi sur le terrain, montre que rien n’a été fait dans ce sens. Aucun dispositif contre Ebola est mis en œuvre, voilà ce qu’on appelle respectueusement « mensonge d’Etat ».
Ebola est une menace de santé publique. En Centrafrique le risque lié à cette maladie n’est pas du tout vu. Il faut dire que prévenir ce virus est plus facile pour la RCA que de soigner les malades. Déjà, l’Etat est incapable de prendre en charge les soins primaires de la population qui continue de mourir des maux de tête et bien d’autres maladies qui, ailleurs ne sont plus mortelles. Au lieu de prendre la mesure du danger et agir en conséquence, l’exécutif centrafricain reste dans la théorie.
Le gouvernement avait déclaré après le premier cas suspect qu’il allait mettre 71 millions de Fcfa sur la table pour le plan de contingence. Y a t-il volonté de lutter contre cette maladie? Difficile à dire lorsque nous savons que les autorités n’arrivent pas à voir le risque lié à Ebola.
Ebola est une menace non encore perçue par les autorités occupées à faire des choses parfois peu recommandables ou peu bénéfiques pour le peuple centrafricain qui continue de mourir à petit feu par leur manque de vision politique.