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Intervention du camarade Martin ZIGUELE au Comité Afrique de l’Internationale Socialiste à Bamako
Publié le samedi 11 avril 2015  |  Centrafrique Presse info
M.
© Autre presse par DR
M. Ziguele : lettre aux militants et sympathisants du MLPC
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Président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) à l’occasion de la tenue du Comité Afrique de l’Internationale Socialiste à Bamako (MALI) les 10 et 11 Avril 2015, sur le thème « Sécurité, Démocratie et Développement pour les peuples d’Afrique »



Camarade Président du Comité Afrique de l’Internationale Socialiste,

Camarade Secrétaire Général de l’Internationale Socialiste,

Chers camarades, Présidents et secrétaires généraux des partis progressistes africains

Permettez-moi tout d’abord de vous adresser les salutations fraternelles des militantes et militants du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) que j’ai l’honneur de présider. Le thème « Sécurité, Démocratie et Développement pour les peuples d’Afrique » proposé à notre analyse est d’une grande importance pour mon pays, la République Centrafricaine.

En effet, le 12 Décembre 2012 une coalition de mouvements politico-militaires s’est lancée contre le régime du Président d’alors François Bozizé à partir de la région Nord Est de notre pays, et en moins de trois (3) semaines, elle a eu raison du régime en place en conquérant une à une, les principales villes du pays. Cette coalition rebelle entrera à Bangui le 24 Mars 2013, et s’est accaparée du pouvoir de l’Etat.

Les conséquences de cette prise de pouvoir sont nombreuses et surtout désastreuses et douloureuses pour le peuple centrafricain, sur tous les plans. Elles se sont aggravées par l’entrée en lice le 5 décembre 2013, d’un deuxième groupe armé dénommé « Anti-Balaka » qui s’était lancé contre les mouvements Séléka.

Cette situation a entrainé l’intervention d’abord des forces des Etats membres de la CEEAC, la MICOPAX, puis celles de l’UA la MISCA, ensuite celles de forces françaises SANGARIS et enfin celles des Nations Unies la MINUSCA.

Sur le plan humanitaire

Le bilan est estimé à plus de dix mille morts (10000) à ce jour. Nous avons connu plus de 1, 2millions de déplacés internes (sur une population de 4,5millions d’habitants). De même nous comptons près de 420000 réfugiés ainsi repartis (au Cameroun : 236.684 réfugiés, au Tchad : 95.326 réfugiés, en République Démocratique du Congo : 66.881 réfugiés et en République du Congo : 19.556 réfugiés)

1-Sur le plan sécuritaire


La crise sécuritaire qui secoue jusqu’aujourd’hui la République Centrafricaine a cette caractéristique particulière qu’elle se déroule dans un pays où les forces de défense et de sécurité, laissées à l’abandon, se sont disloquées. En l’absence de ces forces, l’administration et la justice ont également disparu, livrant les populations à la merci des forces rebelles.

Sur le plan économique

Traditionnellement faible, l’économie centrafricaine s’est également effondrée avec la crise. Le PIB a reculé de 34 % en 2014, et en cette année 2015, la croissance du PIB sera seulement de 1,4%. . Le réseau routier déjà mauvais est plus qu’impraticable, et l’agriculture, comme l’élevage sont les principales victimes de cette crise. Les paysans, fuyant les affrontements armés, ne sont plus dans les conditions de produire.

Le secteur industriel, déjà très faible, a subi des pillages indescriptibles.

Dans le domaine minier, l’insécurité a amené les entreprises de ce secteur à suspendre leurs activités, comme Areva sur son site uranifère de Bakouma.

Plusieurs sociétés dans le secteur du diamant et de l’or ont également arrêté leurs activités car la République Centrafricaine a été suspendue par le processus de Kimberley, au motif que le diamant centrafricain servirait à financer la guerre dans le pays.

Cette situation a entraîné la mise en place des réseaux de fraude via les pays voisins.

Sur le plan social

Sur le plan social, les secteurs de l’Education et de la Santé sont les plus atteints. Ces deux secteurs ont subi des dégâts importants : pillages et destructions des édifices scolaires et sanitaires ; départ des fonctionnaires et agents de l’Etat vers la capitale, abandonnant les élèves et les malades à leur triste sort.

Sur le plan politique
En égard des multiples facettes de notre crise et de ses conséquences multiformes, les Gouvernements de Transition successifs mis en place suite aux Accords de Libreville de janvier 2013 éprouvent les plus grandes difficultés t à stabiliser la situation, et surtout à réunir les moyens nécessaires au financement du processus électoral piloté par l’Autorité Nationale des Elections. Cette Autorité indépendante, dont le budget global après l’abandon de la biométrie pour des soucis d’économie a été ramenée à environ 40 millions de dollars US, n’est couvert qu’à seulement 51% sur la base des engagements, mais à moins de 10% sur base trésorerie.

Si les engagements de financement du gap budgetaire de la part de la communauté internationale n’est pas très rapidement couvert, il est évident que le calendrier électoral annoncé, prévoyant des élections présidentielles et législatives couplées en juillet et juillet 2015, ne pourrait être raisonnablement tenu.

Pour faire des élections, il faut au moins avoir des listes électorales à jour et fiables. Déjà chez nous, les élections de 2005 et de 2011 ont été faites sur la base des extrapolations du Recensement Général de la Population de 2003. Et pour l’anecdote, bien que je fus arrivé au deuxième tour des élections présidentielles de mars 2005, je n’avais voté ni au premier ni au second tour car mon nom ne figurait pas sur les listes électorales.

Aujourd’hui, pour les élections à venir, afin de réduire le budget électoral, il a été décidé de surseoir à la biométrie pour des listes électorales informatisées. Malgré ce sacrifice qui a réduit de moitié le budget électoral initial, l’ANE n’a pu commencer à ce jour, faute de disponibilités, le processus d’identification des électeurs, alors qu’il était programmé pour début janvier 2015. Si par extraordinaire ce processus fondamental à la tenue d’élections crédibles débutait ce mois, les listes électorales informatisées ne pourraient être disponibles avant un délai technique minimal incompressible de trois mois.

C’est pourquoi au nom du MLPC et de tous les démocrates centrafricains, nous lançons un appel à l’Internationale Socialiste et à toutes les démocraties du monde sur le cas centrafricain, afin qu’elles mobilisent toute la communauté internationale pour lui dire essentiellement que le prix du retour de la légalité dans ce pays meurtri est aujourd’hui tout au plus d’une cinquantaine de millions de dollars US, soit environ 30 milliards de francs CFA.

C’est le prix à payer pour des élections crédibles qui seules, permettront une sortie de crise par le haut en RCA.

Le prochain Forum de Bangui, prévu du 27 avril au 2 mai de cette année, a pour objectifs la paix et la réconciliation nationale, le lancement du Programme DDR et la montée en puissance des Forces de défense et de sécurité, et surtout la définition d’un calendrier fiable des élections. Ce Forum a été précédé de consultations à la base dans tout le pays pour recueillir les doléances des populations de l’arrière-pays.

L’opinion nationale et internationale appelle de leurs vœux le retour rapide à la légalité par le biais des élections, mais celles-ci doivent être financées afin que ce vœu ne soit pas seulement incantatoire.

Conclusion

Enfin camarades, « last but not least », mon parti le MLPC m’a désigné, lors du congrès extraordinaire tenu le 22 novembre 2014t à Bangui, comme son candidat, pour la troisième fois, aux prochaines élections présidentielles. De même très bientôt, nous convoquerons un Conseil Politique National pour investir nos candidats aux législatives.

Parti de progrès dans un pays en proie à un doute existentiel, j’en appelle solennellement à chacun de vous ici présent, et à tous les partis membres de l’Internationale Socialiste, sur tous les continents, pour votre soutien multiforme dans cette compétition électorale à venir. Nous avons besoin de votre soutien car c’est dans un climat d’insécurité même s’il y a une amélioration notable récente, et d’un effondrement économique, que nous nous organisons pour prendre part aux prochaines élections.

Je vous remercie.


Martin ZIGUELE
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