Le Premier ministre Mahamat Kamoun, en présence du Général Babacar Gaye, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et Chef de la Minusca, a procédé, ce vendredi 10 avril 2015, au Stade du Complexe Barthélemy Boganda à Bangui, à l’ouverture d’une concertation des groupes armés signataires de l’accord de cessation des hostilités. Les discussions proprement dites qui auront lieu du lundi à samedi prochain, visent à recueillir les propositions des groupes armés relatives au programme DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants), lesquelles propositions seront soumises au forum de Bangui prévu du 27 avril au 4 mai prochain.
Il s’agit d’une suite logique des engagements pris par ces groupes, le 23 juillet 2014, à Brazzaville comme l’a rappelé le Premier ministre, Chef du gouvernement : « Les centrafricains ont fait le choix de poursuivre les discussions à Bangui, afin de sortir définitivement notre pays de cette crise. Pour vous permettre d’appréhender la quintessence de ces documents, il convient de faire référence aux différentes résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies qui demandent aux autorités centrafricaines de la transition de faire accepter l’esprit d’une approche commune et de nature fondatrice, afin de permettre de mettre sur pied les Forces de défense et de sécurité intérieures professionnelles, représentatives et équilibrées. »
Au total, cent leaders politico-militaires ont répondu à l’appel des autorités de la transition et de la communauté internationale. C’est pourquoi, le Premier ministre a qualifié de cette rencontre de ‘’rendez-vous de la maturité’’ où les groupes armés doivent faire preuve de volonté de tourner la page sombre de l’histoire de la RCA : « En réalité, nous devons profiter de cette discussion pour aplanir nos divergences. Non seulement un véritable engagement entre le gouvernement de transition et les groupes armés, mais aussi un rendez-vous de plus de cent leaders avec la communauté internationale. L’occasion nous est donné de montrer notre maturité et l’image d’un pays résolument engagé dans le processus de consolidation de la paix. »
Gl Babacar Gaye, pour sa part, a rappelé aux groupes armés que le désarmement et la paix demeurent le passage obligé clairement identifié par le peuple centrafricain tout entier, à l’occasion des consultations populaires à la base : « Aux groupes armés, je crois que lors des consultations populaires à la base, le peuple vous a parlés, il attend de vous qu’une simple chose : le désarmement et la paix. Pour ceux des groupes armés qui n’ont pas encore répondu à l’appel et qui ont quelques inquiétudes et questionnements, je leur dis qu’il n’y a qu’un seul chemin pour sortir de cette situation, c’est le désarmement et la paix. »
Le Colonel Laurent Djim-Wei de l’APRD (Armée populaire pour la restauration de la démocratie) a affirmé que cette concertation est l’occasion tant souhaitée. « Il y a un certain nombre de choses que nous ne pouvons pas déballer au forum. C’est pourquoi ces discussions nous permettront de débattre au fond des raisons qui ont poussé les uns et les autres à recourir aux armes. Nous sommes condamnés à nous entendre autour de l’essentiel, même si certaines entités ont des agendas cachés, c’est l’occasion à jamais de les soumettre au débat, car il n’y a rien de non-négociable en matière de la recherche de la paix. La communauté internationale sera présente, les officiers généraux des FACA (Forces armées centrafricaines) également seront là pour écouter tout le monde, entité par entité. »
Rappelons que les sept groupes armés concernés sont, la Séléka, les Anti-balaka, l’APRD, le R-J (Révolution justice), le FDPC (Front démocratique du peuple centrafricaine), le MLCJ (Mouvement de libération centrafricain et la justice), UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement).