La présidence de la République, dans sa détermination à réussir le forum de Brazzaville, a réuni ce jeudi la classe politique, la plateforme religieuse et la société civile. Il a été question d’éclairer la lanterne des forces vives de la nation sur les avantages de cette rencontre de Brazzaville.
Dans son intervention, la présidente de la transition, Catherine Samba Panza a informé les participants que, « La communauté internationale appelle de tous ses vœux à des pourparlers entre les groupes armés belligérants. Ainsi les autorités de la transition ont marqué leurs accords sur les recommandations du sommet de Malabo confirmé par les conclusions de la réunion du groupe international de contact pour l’organisation d’un forum à Brazzaville du 21 au 23 juillet 2014 ».
« Ce forum devra aboutir à l’arrêt de toutes les violences à travers la signature par les entités concernées d’un accord de cessation des hostilités et du désarmement des groupes armés », a indiqué Samba Panza.
L’argumentaire de Catherine Samba Panza face aux participants n’est pas loin d’être un plaidoyer. « Ma volonté de réunir les Centrafricains autour d’une table est incontestable. C’est à ces fins que j’ai formulé la vision de sortie de crise, articulé le dialogue permanent, la cessation des hostilités, la vérité, la justice et la réconciliation à la base », a déclaré la présidente de la transition.
Toujours selon Catherine Samba Panza, « Le Forum de Brazzaville sera la première étape de ce processus de dialogue inclusif et de réconciliation entre tous les Centrafricains. Il sera suivi d’autres étapes à conduire en terre centrafricaine pour assurer la participation des différentes couches de la population et l’appropriation du processus à savoir des concertations organisées dans les différentes préfectures du pays et un forum élargi à Bangui », a-t-elle ajouté.
Catherine Samba Panza n’a pas fait la sourde oreille aux multiples raisonnements fournis par la classe politique, la plateforme religieuse et la société civile sur le Forum de Brazzaville. « Des spéculations faites autour du Forum de Brazzaville, je perçois des inquiétudes sans doute fondées sur les expériences infructueuses des rencontres similaires dans le passé ». Seulement, « L’élan patriotique qui s’est spontanément manifesté à travers vos diverses réactions à l’annonce de la rencontre de Brazzaville est la preuve de la maturité de la classe politique et de toutes les forces vives de la nation », a affirmé Catherine Samba Panza.
« J’aimerais vous rassurer que Brazzaville ne sera pas une rencontre de trouble, ni une nouvelle humiliation pour le peuple centrafricain. Brazzaville est une opportunité pour que les Centrafricains puissent à nouveau se parler », a-t-elle conclu.
Reste à savoir si l’appel lancé par Catherine Samba Panza sera entendu par les partis politiques, la plateforme religieuse et les associations de la société civile qui refusent jusque-là de faire le déplacement de Brazzaville.
La rencontre de ce jeudi va permettre de mettre en place trois commissions ; celle qui s’occupe de la cessation des hostilités, la commission accord négocié sur le désarmement et retour dans les zones d’origine ; enfin, celle axée sur les critères d’identification des entités et de qualification des participants au dialogue brazzavillois.
Sur l’accord de cessez-le-feu, le document s’est focalisé sur les groupes armés non conventionnels dont six groupes du côté de la coalition Séléka, les Antibalaka et quatre groupes classés dans « autres groupes armés ».
Cette question du Forum de Brazzaville a également été soulevée à l’ouverture de la 4e session extraordinaire du Conseil national de la transition (CNT), parlement provisoire, ce 17 juillet.
Le président du parlement provisoire, Alexandre Ferdinand Nguéndet, trouve que la participation des forces vives de la nation aux assises de Brazzaville est un impératif.
« J’exhorte tous les Centrafricains épris de paix, d’unité et de concorde nationale, à faire le déplacement de Brazzaville. Comprenant la position de certains partis politiques et organisations de la société civile, la paix qui n’a pas de prix à un prix. Et le prix à payer, c’est d’obtenir par tous les moyens nécessaires un cessez-le-feu », a encouragé le président du CNT.
Par contre, la Cellule de réflexion de l’Université de Bangui, dans une déclaration publiée le mardi dernier, estime qu’il n’est pas question d’aller ailleurs pour discuter des problèmes centrafricains.
Le rapporteur général, Boris Modeste Yakoubou relève qu’il est temps pour les Centrafricains de laver leurs linges sales en famille, « La République Centrafricaine est un Etat souverain et en vertu de cette souveraineté, nous déplorons le fait que de manière récurrente, les rencontres pour résoudre les problèmes du peuple centrafricain se tiennent ailleurs ».
Boris Modeste Yakoubou exige des partenaires internationaux qu’ils honorent leurs engagements. « A la communauté internationale, nous demandons le respect de la décision du peuple centrafricain, (…) d’avoir du respect pour leur engagement et de tenir compte de l’intérêt du peuple centrafricain », a sollicité le rapporteur général.
La position de la Cellule de réflexion de l’Université de Bangui est le résultat de la rencontre qui a regroupé plusieurs enseignants du supérieur le vendredi 11 juillet 2014.
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