Cela fera bientôt deux ans et demi que le pays est plongé dans le chaos. Les premiers à faire les frais d’une telle situation macabre sont les journalistes, devenus la cible des différents groupes armés, notamment les antibalaka. Ils sont devenus ces derniers temps maîtres dans les quartiers Nord de Bangui (Boy-rabe, Gobongo, Foûh et Ngouciment).
Dans un pays où s’acquitter d’une telle mission de journalisme n’est pas toujours facile, les femmes et hommes de média centrafricains vivent au quotidien dans ce climat d’insécurité sur fond d’horreurs.
Ainsi, après la mort de la photojournaliste Camille Lapage, Désiré Luc Sayenga du journal « le Démocrate », Marie-Blanche Olofio de la Radio Béo oko de Bambari, d’autres journalistes continuent d’être agressés dans l’exercice de leur métier.
Des menaces de mort, des saisies, de procès pour diffamation, garde à vue et interrogatoires musclés à l’endroit des journalistes de la presse écrite.
C’est ainsi que le directeur de publication du journal « le Quotidien de Bangui » Ulrich Landry Nguema Ngokpélé qui a été à plusieurs reprises séquestré sous le régime de Djotodia dans le très célèbre CEDAD (une sorte de police militaire) de Nourredine Adam, actuel numero deux de la séléka, est victime une fois de plus d’un braquage à main armé orchestré par un groupe d’antibalaka qui opère à hauteur du lycée Boganda à l’entrée du quartier Boy-rabe.
La scène s’était produit le jeudi 18 septembre aux environs de 21 heures où le pauvre journaliste de retour de sa rédaction a été arrêté par ce groupe d’antibalaka qui l’a soumis à un interrogatoire serré après avoir pris de force son sac à dos contenant des matériels journalistes et des documents de sa rédaction.
Par ailleurs, le journaliste Nguema Ngokpélé a déposé plainte au parquet de Bangui pour des procédures judiciaires contre ces bandits armés qui sont devenus « rois » dans la ville.