Huit Camerounais sont toujours détenus par des rebelles centrafricains depuis un enlèvement perpétré dimanche.
La population de Garoua-Boulaï, ville dans l'Est du Cameroun, limitrophe de la République centrafricaine, est en train de quitter la localité à la demande de l'armée camerounaise, deux jours après l'enlèvement de huit Camerounais par des rebelles centrafricains, a-t-on appris, de source sécuritaire. «[i Les rebelles centrafricains qui se réclament partisans du chef militaire Abdoulaye Miskine ont tiré une roquette tout près de Garoua-Boulaï hier [lundi, ndlr]. La roquette a détruit quelques maisons d’habitation mais n’a pas fait de victimes. C’est pourquoi l’armée camerounaise a demandé aux populations de quitter la ville afin d’éviter des pertes en vie humaines]», explique la source. «Nous avons appris que ces rebelles centrafricains sont entrain de recruter de force des jeunes à Garoua-Boulaï, une nouvelle préoccupante pour nous», révèle la source.
Une autre source sécuritaire affirme que près d’une centaine de soldats camerounais a été envoyée en renfort à Garoua-Boulaï afin de sécuriser la ville. Selon la même source, des rebelles, partisans de Miskine, également membres du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC - une des composantes de l'ex-Seleka) ont enlevé, dimanche, huit civils camerounais en exigeant en échange de leur libération, l'élargissement de leur chef, Abdoulaye Miskine, enlevé et détenu par l’armée camerounaise depuis septembre 2013. «Les Camerounais allaient dans leurs plantations lorsqu’ils ont été attaqués par ces rebelles à Sapongari, un quartier limitrophe de Garoua Boulaï avec la Centrafrique» a confié une source militaire à Garoua Boulaï «Les rebelles centrafricains ont enlevé neuf camerounais. Avant de traverser la frontière centrafricaine, ils ont relaxé la petite fillette qui se trouvait parmi les captifs. Il ne reste plus que huit camerounais toujours détenus par ces rebelles», a poursuivi la source qui explique que ces « individus », lourdement armés, ont enlevé les otages sans échange de coups de feu.
Au début de l’année 2014 déjà, une dizaine de Camerounais avait été enlevée par des supposés partisans de ce même chef rebelle dans un bus de transport en commun, à Yoko-Siré, à une dizaine de kilomètres de la frontière avec la RCA. Une source militaire a confié à Anadolu qu'Abdoulaye Miskine était soupçonné de recruter des jeunes, tant du côté camerounais que centrafricain, pour la reconquête du pouvoir en République centrafricaine et la scission du Cameroun.