Les procureurs de la Cour pénale internationale (CPI) ont ouvert une enquête sur des faits présumés de meurtres, viols et recrutements d’enfants-soldats commis ces deux dernières années en République centrafricaine qui s’apparenteraient à des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Dans un rapport diffusé mercredi, Fatou Bensouda, procureur en chef de la CPI, souligne que "la liste des atrocités commises est interminable".
La Centrafrique a basculé dans le chaos après le coup d’Etat mené par les rebelles de la Séléka, principalement musulmans, contre le président François Bozizé, en mars 2013.
Des milices chrétiennes, les anti-Balaka, sont apparues par la suite et le pays a été la proie d’affrontements meurtriers entre les deux communautés.
Les rebelles ont été contraints à quitter le pouvoir en janvier mais occupent encore la majeure partie du nord du pays, où l’armée française est intervenue en décembre 2013 dans le cadre de l’opération Sangaris.
"Les informations en ma possession fournissent une base raisonnable permettant de croire que la Séléka et les groupes anti-balaka ont commis des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, notamment le meurtre, le viol, le déplacement forcé, la persécution, le pillage, les attaques contre des missions d’aide humanitaire et le fait de faire participer des enfants âgés de moins de quinze ans à des hostilités", écrit le procureur en chef.
Ses services, ajoute-t-elle, vont "s’atteler à recueillir directement des éléments de preuve afin d’identifier les auteurs des crimes les plus graves et d’engager des poursuites à leur encontre". La procédure pourrait durer des années.
(Thomas Escritt; Henri-Pierre André pour le service français)