Lieu par excellence de formation des cadres de ce pays, l’Université de Bangui ne nous fais plus rêver. Cette structure de formation des élites recèle des triomphes comme des déconvenues.
De ses triomphes nous allons convenir que ce lieu de l’intelligencia à former des hauts dirigeants de ce pays. A cet effet l’Etat prend en compte la formation de ses nationaux au lieu de passer par le truchement de l’immigration pour la formation des cadres centrafricains qui sont immédiatement associés à la continuité des services publics.
L’université se révèle dans un devenir historique en proposant un nouveau système à l’instar des autres pays du monde qui est le système Licence Master Doctorat (LMD).Mais de ces triomphes, il y’a une litanie de vices qui gangrène le système éducatif .Le constat
est aberrant et suicidaire donc il faut crever l’abcès, c’est-à-dire s’inscrire dans la dénonciation des maux qui minent cette institution jadis noble.
Nous devons remonter la pente pour éviter le pire à venir. Nous disons « nous » parce que nous universitaires et étudiants devrons s’inscrire dans une synergie.
Il est donc urgent de repenser la problématique de l’excellence à l’université pour qu’émergent les acteurs et les décideurs de demain. En outre, il y’a des facteurs qui sont aux antipodes de l’épanouissement de l’étudiant à savoir non entretien des infrastructures, une instabilité chronique sur le campus (grève, crise militaro-politique) entraînant l’élasticité de l’année académique et la baisse de niveau.
C’est dans ce sillage de pensée que les étudiants en science juridique et politique de l’année 2012-2013 ironisent qu’ils ont connu quatre régimes à savoir le régime de François BOZIZE, Michel DJOTODIA, Ferdinand NGUENDET et Catherine SAMBA-PANZA.
Nous notons également un phénomène récurrent qui est celui de sauver l’année pour tuer la formation. Former est part conséquent un devoir fondamental. De ce fait, la santé mentale est consubstantielle à l’harmonie physique. En effet, l’exigence dans le travail manque beaucoup à nos universitaires car ils confondent liberté et libertinage. Ils brillent par leur laxisme légendaire, le non respect des volumes horaires. Faisons un tour à la Faculté des lettres et sciences humaines où tout est à la traine.
Il y’a évidemment une confusion au sein de cette faculté par le fait de non-respect du
système Licence Master Doctorat (LMD), le difficile problème du respect des programmes de cours. C’est l’exemple du cours « Acteur, Métier et Politique » en Master 1 en géographie où le professeur est quasi inexistant ; le cours de « philosophie du droit » en deuxième
année de philosophie, les « Grands problèmes politiques contemporains» en troisième année de droit public.
Ces quelques exemples montrent combien de fois il manque à nos universitaires la rigueur et le sérieux dans le travail. L’université s’inscrit dans la dynamique du culte de l’inculture. Les responsables de cette institution depuis le rectorat jusqu’aux chefs de département se comportent comme des personnalités sans scrupule. Les doyens et les vices doyens agissent comme des pots de fleur.
Ensuite, cette baisse de niveau s’explique chez les étudiants de la Faculté des sciences économiques et de gestion par la course à la montre où nous constatons que c’est du pilotage à vue malgré certaines avancées en structures et au respect de l’année académique.
La compétitivité des étudiants aux ressortissants d’autres universités sur le marché de l’emploi se transforme en complexe d’infériorité car issus d’une formation aux rabais.
Par ailleurs, l’irresponsabilité des autorités politiques est notoire par le phénomène de surnombre des étudiants donc incapacité d’accueil qui, en dépit de tout, il y’a création de nouveaux départements sans structure et sans enseignants qualifiés (psychologie, science
politique) Enfin, le mépris du gouvernement face aux revendications des universitaires. C’est la dérive…
La rédaction de Centrafrique Libre