La présidente de la transition de la République centrafricaine, Catherine Samba Panza, a déclaré samedi, à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, que malgré certains progrès, son pays connaissait toujours « une situation préoccupante aux plans sécuritaire, humanitaire et économique ».
Parmi les « avancées perceptibles » enregistrées en 2014, Mme Samba Panza a cité l’adoption le 10 avril par le Conseil de sécurité de la résolution 2149 autorisant le déploiement de la Mission multidimensionnelle intégrée de l’ONU pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).
« Nous fondons beaucoup d’espoir sur le déploiement de cette mission qui devrait contribuer de manière effective et efficace à la sécurisation du pays, à la paix et au développement durable », a-t-elle déclaré, tout en relevant que la réussite de cette mission « dépendra aussi de l’implication à ses côtés des forces de défense et de sécurité nationales ». A cet égard, elle a sollicité la compréhension de la Commission des sanctions de l’ONU pour que l’embargo sur les armes en République centrafricaine soit levé.
Au plan humanitaire, Mme Samba Panza a affirmé que des efforts notables ont été enregistrés depuis janvier 2014. « A ce jour, le nombre des déplacés internes est passé de 900.000 à 175.000 personnes, ce qui signifie que 81% de ces déplacés internes ont quitté les sites de fortune pour regagner leur communauté », a-t-elle précisé.
Cependant, a-t-elle poursuivi, « la situation humanitaire de manière générale reste préoccupante car tributaire de la situation sécuritaire fragile, notamment dans l’arrière-pays ». Des efforts doivent être faits en vue du retour des 400.000 réfugiés dans les pays voisins, a-t-elle dit.
Evoquant la nécessité de réussir une réconciliation nationale fondée sur « le désarmement des cœurs et des esprits », la présidente de transition a estimé qu’un premier pas avait été franchi à Brazzaville en juillet, avec la signature de l’Accord de cessation des hostilités par tous les acteurs de la crise.
Pour tous les aspects de la situation de son pays, sécuritéire, humanitaire et politique, Mme Samba Panza a souligné la nécessité que les fonds promis par la communauté internationale soient effectivement versés.
Abordant le terrorisme, elle a plaidé en faveur d’une plus grande mobilisation de la communauté internationale, « notamment contre la secte Boko Haram qui opère au Nigéria et au Cameroun non loin des frontières » de la Centrafrique et « contre la LRA (Armée de résistance du Seigneur) qui sévit encore sur son territoire ».