Les policiers centrafricains ont déclenché une grève illimitée demandant la révision de leur statut et l’amélioration de leur condition sociale. Ce samedi 12 avril 2015, l’intervalle de l’Office Central de Répression du Banditisme, ORCB en allant au commissariat du 1er arrondissement a été barricadée par ceux-là même qui ont l’habitude de les enlever de force.
« Lundi, c’est la date fatidique, nous allons passer à la vitesse supérieure jusqu’à satisfaction de nos revendications», nous a lancé l’un des leaders des grévistes sous la calebasse de l’anonymat. Dans les coups de sifflets tous azimuts, ce cadre de la police n’a pas tari de quolibet envers le ministre conseiller de Jean Jacques DEMAFOUTH. Selon les grévistes, c’est le ministre Jean Jacques DEMAFOUTH qui est le principal obstacle à la révision de leur statut qu’il qualifie de « désuet et injuste ».
Régime après régime, d’après leur explication, les propositions de révision de leur statut a toujours fait fiasco. Dans leurs revendications, ils ont demandé qu’on leur accorde des indemnités de logements, des prises en charges de leurs équipements tels les tenues et les ranges. Ils ont dressé un tableau sombre de leur situation sociale en demandant une indemnité de risque.
Ils ont promis de libérer tous les prisonniers de l’ORCB et autres commissariats si leurs revendications ne seront pas prises en compte. A la question de savoir s’ils ont lancé un préavis de grève, l’un de leur responsable nous a répondu qu’il « n’en a pas besoin». Cette grève se fait
outre que le syndicat des policiers. Le SYNAPOC, entendez le Syndicat National de la Police Centrafricaine, dans leurs explications est torpillé par les politics. Ils comptent paralyser les activités de la police. Dans leur chapelet de revendications, ces policiers ont déclaré à Centrafrique Ressources qu’ils passent deux ans de formations et sont constamment exposés aux bandits mais sont moins payés que les militaires.
Toujours le sous couvert de l’anonymat, ces policiers demandent l’augmentation de leur effectif. Ils ont déclaré qu’ils ont le plus faible effectif de toutes les forces de défense et de sécurité de l’Etat. D’après eux, la police a un effectif de 1600 Hommes. Les FACA sont à 10000 Hommes. Les gendarmes sont au nombre de 2680. Toujours d’après les explications de ces grévistes, les séléka et les anti-balaka sont au nombre de 6000 par entité.
Les responsables de ce mouvement de grève n’entendent pas baisser les bras. « Le lundi est le jour franc », ils l’ont presque chanté à l’unisson et poursuivant qu’ils attendent la réponse du ministre en charge de la sécurité publique, Nicaise SAMEDI KARINOU avec la réponse positive. Les véhicules étaient systématiquement déviés. Une patrouille des rwandais qui s’est positionnée un instant à l’endroit de cette grève a failli tourner en vinaigre. La sagesse a heureusement prévalu sur le surchauffèrent de l’esprit. Le chef gréviste qui requit l’anonymat, nous a fait savoir qu’en Centrafrique dans beaucoup de corporations, pour se faire entendre, il faut grever. C’est un dossier à suivre.
Bangui, Eric NGABA Pour CNC