Les ex-présidents centrafricains François Bozizé et Michel Djotodia, longtemps accusés de saper la transition dans leur pays, ont signé mardi à Nairobi une déclaration dans laquelle ils s'engagent à rejoindre le processus de réconciliation, a constaté un journaliste de l'AFP.
Nairobi a accueilli depuis début décembre des pourparlers de paix entre les deux groupes armés rivaux en Centrafrique, les ex-rebelles majoritairement musulmans de la Séléka et les miliciens majoritairement chrétien anti-Balaka.
Les deux groupes ont déjà signé le 8 avril dans la capitale kényane un accord de cessation des hostilités et une "déclaration" à rejoindre le processus de réconciliation.
Assis à deux tables séparées dans une vaste salle de la présidence kényane, MM. Bozizé et Djotodia ont signé une "déclaration inconditionnelle soutenant l'accord de Brazzaville et s'engageant à participer au Forum (de réconciliation) de Bangui", prévu fin avril, a expliqué le maître de cérémonie.
Le texte signé mardi, pas plus que la déclaration de Nairobi signée le 8 avril, n'ont été rendus publics dans l'immédiat et il était difficile d'en apprécier la portée.
L'accord de Brazzaville, arraché en juillet, était censé garantir un cessez-le-feu mais celui-ci avait été immédiatement violé. Il devait aussi relancer une transition politique en panne, mais les nouvelles autorités de transition avaient été rapidement contestées.
François Bozizé a confié à l'AFP que le texte signé mardi ne contenait pas d'engagement de la part des deux anciens présidents à ne pas se présenter à la prochaine présidentielle prévue cet été. Les négociations à ce sujet "n'ont pas abouti", a-t-il simplement indiqué.
La cérémonie s'est déroulée en présence du président kényan Uhuru Kenyatta, de son vice-président William Ruto, des médiateurs kényans, et d'envoyés du président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur international pour la Centrafrique et du président ougandais Yoweri Museveni, mais en l'absence notable de représentants des autorités de transition en place à Bangui.
La Centrafrique a plongé dans la violence depuis que la Séléka, conduite par M. Djotodia, a renversé en mars 2013 le président Bozizé.
L'ex-rébellion a été évincée du pouvoir en janvier 2014 après une intervention de l'armée française, consécutive à un cycle sanglant de violences et de représailles entre combattants de la Séléka et milices antibalaka.