Alors qu’elle faisait la « une » des médias à l’automne 2014, l’épidémie d’Ebola a aujourd’hui pratiquement disparu des grands titres des journaux et émissions télévisées dans les pays occidentaux. Les prédictions apocalyptiques du CDC (l’organisme américain en charge de la lutte contre les épidémies), qui annonçaient jusqu’à 1,4 million de malades avant la fin janvier 2015, ne se sont pas concrétisées.
Malgré la psychose suscitée par les quelques cas d’Ebola qui sont apparus aux États-Unis ou en Espagne, l’épidémie est restée principalement confinée à trois pays d’Afrique de l’Ouest (Liberia, Guinée et Sierra Leone) et ne s’est pas globalisée. Elle est même maintenant en passe d’être interrompue : la semaine dernière, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il n’y a eu que 30 cas confirmés d’Ebola, le plus petit total depuis quasiment un an.
Cela veut-il pour autant dire que cette épidémie d’Ebola n’est au bout du compte qu’une crise sanitaire de plus, comme l’Afrique en connaît tant ? Bien loin s’en faut. Pour s’en rendre compte, il faut tout d’abord noter que les chiffres officiels sous-estiment l’ampleur de l’épidémie dans les trois pays les plus affectés. De nombreux cas d’Ebola n’ont pas été comptabilisés, soit car les personnes atteintes sont décédées avant d’avoir eu accès aux soins, soit car elles se trouvaient dans des endroits trop isolés pour que les équipes de suivis puissent les rencontrer.
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