Mardi 14 avril dernier, les anciens présidents Bozizé et Djotodia ont signé à Nairobi au Kenya, un accord qui consacre leur adhésion l’accord de cessation des hostilités de Brazzaville singé le 23 juillet 2014 entre les protagonistes de la crise centrafricaine. Les deux anciens chefs d’État s’engagent par la même occasion à reconnaitre les autorités actuelles de la transition.
A Bangui, les réactions divergent à ce sujet : Le gouvernement centrafricain, une fois de plus, rejette l’accord. Modibo Bachir Walidou, ministre de l’Administration du territoire et porte-parole du gouvernement ne fait pas de distinction entre cet accord et celui de janvier rejeté en son temps par le gouvernement et la communauté internationale : « Premièrement, le gouvernement de la République centrafricaine n’est pas été associé à toutes ces tractations depuis le début, ni au niveau de l’accord qui a été passé au mois de janvier, ni au niveau du deuxième accord qui n’est pas en fait, différent du premier, ni à la déclaration qui a été faite dernièrement par les dirigeants. Le gouvernement centrafricain, les différentes forces vives de la nation, n’ont pas pris part aux différentes démarches qui ont abouti à ce que vous appelez l’accord de Nairobi. Pour le gouvernement, dès lors, il n’est pas pour lui de se sentir concerné, il l’a dit une fois, il le répète encore, il ne se sent pas concerné par les accords de Nairobi.
D’ailleurs, à y regarder de près, on trouve beaucoup de contradictions dans ces accords. On nous a fait croire à un moment que dans le deuxième accord, certains articles qui paraissaient comme particulièrement critiquables avaient été retirés ; mais il s’est trouvé que dans ce deuxième accord, les mêmes articles qui étaient considérés comme particulièrement condamnables étaient revenus : l’article 3, l’article 20 »
Même son de cloche côté Séléka, notamment de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), une des branches dissidentes de cette ancienne coalition rebelle où l’accord de Nairobi n’est pas reconnu : « Nous n’avons pas été invités à Nairobi. Par conséquent, l’UPC ne se sent, ni de près ni de loin, concernée par cet accord. Nous demeurons focaliser sur le Forum de Bangui. » a déclaré Amat Nedjad porte-parole de l’UPC.
Par contre, Igor Lamaka, porte-parole des Anti-balaka ne voit pas d’inconvénient à l’invitation des anciens chefs d’Etat. « Bozizé et Djotodia n’ont pas été à Brazzaville. Mais s’ils s’engagent aujourd’hui à rejoindre le processus, c’est une bonne chose. Le gouvernement doit mettre de l’eau dans son vin et saluer cet accord. Bozizé et Djotodia ont géré ce pays. Il faudra qu’ils prennent part au forum, afin de rendre compte de leur gestion. Les centrafricains ont également des questions à leur poser. »